Le Danube est bleu ?

Trois mois après la finale perdue en Serbie, c’est une équipe de France privée de ses leaders et en plein doute qui entame ce vendredi la Coupe Davis 2011 en Autriche.
« Match piège ». C’est ce qu’on dit d’une rencontre où le favori déjoue en raison de ses propres démons. Sur le papier, le voyage autrichien de l’équipe de France s’annonçait comme une valse de Strauss à trois temps. Menant 7-0 dans leur confrontation avec les joueurs de l’« autre empire », la logique voulait que les Bleus plient l’affaire à 3-0 après le double de samedi, comme en 2000 lors du dernier duel (en barrage) gagné 5-0.
L’Autriche, 15e nation mondiale, une demi-finale en 1990… simple formalité en théorie. Sauf que les blessures plus ou moins recevables de Jo-Wilfried Tsonga (hernie), Gaël Monfils (poignet) et Richard Gasquet (épaule) ont décapité le groupe de Guy Forget. C’est à Jérémy Chardy qu’est revenue la lourde responsabilité d’ouvrir le bal (à 14h) contre le n°1 local Jürgen Melzer (10e joueur mondial), suivi de Gilles Simon opposé à Stefan Koubek. Samedi, le double Llodra-Benneteau n’en sera que plus crucial. Du coup, le rapport de force s’est singulièrement équilibré.
Si le rappel de Chardy (55e mondial), pour sa deuxième sélection, a fait sensation, tous les regards se tournent vers Gilles Simon. Le Niçois, trois défaites en autant de matchs dans l’épreuve, porte toutes les attentes du clan tricolore. A tel point que Forget lui a épargné un match à l’issue incertaine en ne titularisant pas Llodra, ce qui aurait eu pour effet de le faire jouer d’entrée contre le n°1 autrichien. « Je voulais mettre Gilles dans de bonnes conditions. L’envoyer contre Melzer, c’était un cadeau empoisonné, c’est important qu’il remporte son premier point (contre Koubek, ndlr). » « Je vais avoir l’occasion d’ouvrir mon compteur. C’est vrai que si on cherche la petite bête, elle est là », a répondu l’intéressé, qui jouera gros ce week-end.
Llodra : « J’ai dit à Simon comment ça fonctionnait »
Simon avait animé le début de la semaine des Bleus d’une autre manière avec ses déclarations au vitriol visant Forget et le groupe. Le joueur et son capitaine se sont expliqués, ses coéquipiers aussi. « Il a un peu trop parlé, raconte Mickaël Llodra. Ça m’est arrivé, je lui ai dit comment ça fonctionnait (rires). Tout est aplani, maintenant il faut battre les Autrichiens. » « C’est déjà assez dur de se passer de Gaël, Jo et Richard pour perdre de l’énergie avec des choses pareilles, ce qui importe c’est la vérité du terrain », reprend en chœur un Forget légèrement aux abois, quoiqu’il en dise.
Pour corser le tout, les Bleus vont reprendre leur bâton de pèlerin dans un… hangar d’aéroport d’un hectare qui abrite habituellement des Boeing (lire par ailleurs). « Ce n’était pas ma vision du tourisme à Vienne, qu’on m’avait vendue comme une ville très agréable, a ironisé Forget. Mais bon, on est là pour travailler. Le reste… ». N’est que littérature ?
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