Mahut : « On ne se rendait pas compte »

Nicolas Mahut est entré dans l’histoire du tennis lors de son match du premier tour de Wimbledon contre l’Américain John Isner. Battu sur trois jours après 11h05 de jeu, le Français a fait le tour du monde pour raconter sa part de légende.

Nicolas Mahut, vous êtes-vous rendu compte pendant le match de l’engouement qui était en train de naître ?

Je ne me rendais pas compte à ce moment-là de l’impact qu’avait ce match. Dans les allées de Wimbledon, c’est vrai qu’il y avait énormément de monde. On a joué sur un petit court en plus, où il y avait seulement 1 000 places. Les gens s’agglutinaient un petit peu autour. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’à aucun moment du match je n’ai eu conscience qu’on était en train de rentrer dans l’histoire. On était juste en pleine bagarre, en plein match, à essayer de trouver des solutions pour gagner. On ne se rendait pas compte du temps de jeu.

Est-ce un bon souvenir, malgré la défaite (6-4, 3-6, 6-7, 7-6, 70-68) ?

C’est à la fois le meilleur souvenir et le plus douloureux de ma carrière. A un moment donné, je suis rentré dans une phase où je ne voyais plus que mon jeu, que mon adversaire. J’étais uniquement concentré sur ce que je pouvais maitriser. Mais plus le temps passe et plus je me rends compte de l’effet positif que ça va avoir sur ma carrière et sur mon après-carrière. Il y a eu tellement d’émotions. Parfois, j’ai peur de ne pas revivre des moments aussi forts sur un terrain.

Votre vie a-t-elle changé depuis ce tournoi de Wimbledon ?

J’ai une notoriété qui n’est pas en accord avec mon classement. Quand je me déplace sur des tournois, on essaie de me poser des questions sur ce match. Alors qu’aujourd’hui, je suis 130^e mondial. Il y a un décalage. Il y a beaucoup de sollicitations. Et puis j’ai donné ma tenue et ma raquette au musée de Wimbledon et au Hall Of Fame de Newport.