Bivouac : au repos des guerriers

Le bivouac du Dakar est à la fois un immense camping et un garage géant à ciel ouvert. C’est aussi un lieu de rassemblement et d’impressions échangées après des centaines de kilomètres à lutter contre la poussière, la boussole et la fatigue. Reportage.
Dans les plaines argentines quand vient la nuit, les pilotes près du bivouac sont réunis. Chaque soir, la caravane du Dakar déploie ses six hectares d’installations. Les douches chaudes seront pour les premiers arrivés, une gamelle fait découvrir les spécialités locales aux palais empoussiérés, le centre médical tente de soigner les petits bobs et le PC course prépare déjà le briefing de l’étape du lendemain. Les cliquetis de pièces mécaniques changées viennent briser l’habituel silence de la pampa. Pas de quoi perturber le sommeil aussi court que lourd des concurrents, pourtant affalés sous une tente, à même un sol dur comme un rallye de 9000 kilomètres.
Marc Philly, chef de projet logistique sur l’épreuve sud-américaine, décrypte la mise en place d’une si lourde organisation. « On accueille quand même jusqu’à 2000 personnes ! On fait des repérages plus tôt dans l’année. Une fois le site défini, on est aidés par les personnes des provinces qui nous servent de relais. C’est toute une mécanique qui se met en place, avec beaucoup de personnes qui travaillent pour ça. »
Desprès : « Ça fait partie des joies du rallye »
Au bivouac, un seul objectif : refaire une santé aux hommes et aux machines. « Je vais essayer de me faire une nuit de cinq ou six heures », espérait dimanche soir Christophe Geoffroy, un Nîmois de 46 ans, pilote d’une Honda privée d’une petite équipe belge. Un luxe. Car entre le confort sommaire, le ravitaillement, les réparations, l’étude du road book et un départ vers 5h30 pour les premiers, certaines nuits ne seront pas aussi douillettes.
Cyril Desprès est plus habitué aux nuits à la belle étoile : « Plus ça va, plus on se fait à la vie au bivouac. Ça fait partie des joies du rallye-raid », s’enthousiasme-t-il. Lui est un peu plus à l’aise que le commun des motards avec son écurie officielle, à l’écart de plèbe, comme David Casteu : « Quand on rentre et qu’il n’y a plus de bruit la nuit, ça fait bizarre », sourit Georges Gianti, le mécanicien du motard français. Son pilote, dans moins de deux semaines, sera sûrement ravi de retrouver un vrai lit et de profiter d’un assourdissant silence.
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