La Pro A sur invitation

Le basket français innove. En 2013, deux clubs de Pro B accèderont à la Pro A sur des critères non-sportifs, par le biais d’invitations accordées en fonction de leurs budgets et de leurs infrastructures.
Quelques forteresses prestigieuses ou méconnues de l’antichambre du basket français se sont endormies lundi soir avec un doux rêve en tête. En 2013, deux pensionnaires de la Pro B seront choisis pour rejoindre la Pro A sans passer par l’aléatoire chemin vers l’élite. Une première dans le sport français. Le Limoges CSP, Antibes, pour le rayon des anciennes gloires, Boulazac, Rouen, Fos-sur-Mer, Bourg-en-Bresse, Lille, Nantes ou Bordeaux, pour les nouveaux venus avec une grande salle ou l'envie d’en avoir une, peuvent commencer à envisager l’avenir avec optimisme. La Ligue Nationale de Basket les a engagés à progresser davantage structurellement que sportivement en confirmant ce lundi la réforme de la Pro A.
Alain Béral, son président, a attrapé le serpent de mer qui courrait depuis plusieurs mois en validant officiellement le passage de 16 à 18 équipes dans l’élite pour la saison 2013-2014 et peut-être 20 équipes à terme. Le système sportif actuellement en vigueur, avec deux montées et deux descentes, sera maintenu. Les deux relégués en Pro B ne figureront d’ailleurs pas dans les potentiels bénéficiaires des invitations, promet la LNB. Les heureux élus seront désignés par une sorte de comité des sages, formé d’anciens joueurs, de juristes et d’acteurs économiques. Il s’agira pour les candidats de présenter des garanties en termes de salle, de budget et de soutien des collectivités locales.
Pau-Orthez bientôt concerné ?
A première vue, Limoges, s’il ne remonte pas dès cette saison (1er de Pro B), Boulazac (2e), avec les 4 200 places de son Palio, et Antibes (13e), racheté par le propriétaire du Spirou Basket de Charleroi (Belgique) et dont la nouvelle salle de 5 000 places est en train de sortir de terre, partent avec une bonne longueur d'avance sur les grosses métropoles qui souhaitent s’installer en Pro A. Un autre prétendant à l’élite pourrait vite s’intéresser aussi aux « wild-card ». Pau-Orthez, avant-dernier de Pro A, n’a plus qu’un infime espoir de maintien. Voir les grands rivaux limougeauds et palois, qui comptent chacun neuf titres de champion de France, végéter en Pro B en 2012-2013, comme ce fut déjà le cas en 2009-2010, donnerait des migraines à une Ligue en quête d’exposition et de saveur. Et il n’en faudrait pas plus pour essayer de les faire remonter sur invitation si jamais sportivement, ils n’en étaient pas capables.
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