La boxe française en mode commando

Nom de code OCO, comme Opération Commando Olympique. Après l’échec des derniers Mondiaux (seulement 3 qualifiés pour les JO), l’équipe de France prépare le tournoi qualificatif de Trabzon, en Turquie. La pression monte.
Après une semaine à Saint-Jean-de-Luz placée sous le signe de la récupération, les boxeurs français engagés dans la course olympique ont rejoint la joyeuse commune de Bugeat, en Corrèze, à l’abri des tentations et des regards indiscrets. En vase clos pour préparer les grandes échéances à venir. Car c’est ensuite que les choses sérieuses (re)commenceront, à Trabzon, pour le dernier Tournoi Qualificatif Olympique.
Pour l’heure, ils ne sont que trois à avoir validé leur billet pour Londres (Beccu, Azzedine et Vastine). En Turquie, l’encadrement espère au moins doubler le contingent tricolore. « Ce tournoi de qualification équivaut à un championnat d’Europe, explique Jean Savarino, entraîneur de l’équipe de France de boxe olympique. Il faudra être sur le podium pour décrocher sa qualification pour Londres. »
En octobre dernier, les Bleus se sont manqués. Le bilan famélique (aucune médaille, seulement 3 qualifiés pour les JO) a fait réagir la Fédération. « On a tout mis en place pour essayer d’avoir des qualifications supplémentaires, s’emballe Humbert Furgoni, le président de la FFB. On a pris des entraîneurs de club à l’Insep, on a fait des confrontations contre des Kazakhs, des Russes, des Indiens… On a mis le paquet sur cette préparation. » Qui s’apparente donc à une opération commando, si l’on s’en tient au nom de code (Opération Commando Olympique) donné par les instances ? « Je ne trouve pas, moi, sourit Alexis Vastine, médaillé de bronze de Pékin et qui a déjà son billet en poche pour les JO. Chacun son métier. On fait un sport dur, certes. On en chie, mais je ne trouve pas que ça fasse commando. Du coup, j’échappe à cette pression. »
Des barrages franco-français dans deux catégories
Ses partenaires d’effort dans la baie basque sont, eux, soumis à une grosse pression. Surtout ceux qui s’ébattent en -56 kg et -91 kg. Car il n’y aura pas de la place pour tout le monde en Turquie. Du coup, les deux prétendants dans ces catégories (Bret ou Belaoura en - 56 kg / Kuadjovi ou Groguhe en 91 kg) doivent se livrer demain à un duel fratricide.
« On a fait des stages ensemble, on se voit en dehors des rassemblements, souligne Anthony Bret, champion de France 2012 de sa catégorie, qui rencontrera son pote Walid Belouara. On ne fait pas chambre commune ici mais ça nous est arrivé. On met tout le temps les gants ensemble, on se connait par cœur. » Cruel, la boxe, comme trop souvent. Mais jamais déconnectée des vraies valeurs du sport. « En boxe, il y a du fair-play, du respect, des hommes et des règles, conclut Jean Savarino. Ils se respectent terriblement et ça ne pose aucun problème de cohabitation. »
Votre opinion