Les Bleus font leur révolution à Cuba

L'équipe de France olympique de boxe a goûté pendant 10 jours à l'enfer pugilistique de Cuba. Les Bleus ont beaucoup transpiré et tenté de resserrer les liens face à la meilleure équipe du monde.
Un vieux proverbe de combattant énonce que c'est dans les salles les plus miteuses que l'on fabrique les plus grands champions. A Cuba, la sueur coule par hectolitres, les sacs de frappe sont là depuis la révolution mais l'adage ne ment pas. L'équipe de France de boxe olympique l'a vérifié. « Ce sont des machines », estime Chabane Fehim. « Ils ont la magie », selon Jean Savarino, entraîneur des Tricolores. Après des Mondiaux ratés (0 médaille), les Français avaient besoin de ça.
Si Fidel Castro et son frère Raul ne font plus peur à grand-monde sur la planète, l'équipe de boxe de Cuba reste un fleuron intact. La meilleure formation au monde. Présente en boxe aux JO depuis 1960, l'île de Cuba a amassé 63 breloques olympiques dont 32 titres. « Ils ont une très bonne base de boxe. ll n'y a que des réglages à faire et à travailler le physique quand ils sont adultes. Les ados cubains savent déjà faire des choses ce que nous, Français, faisons seulement maintenant », s'enthousiasme Rachid Azzedine (-60kg).
Pendant ces 10 jours, les Bleus ont mis cinq fois les gants, bossé leur physique et participé à trois test-matches. « Venir ici, c'est venir chercher l'opposition, rappelle Oubaali qui en est à son 8e voyage en « terre sainte » de la boxe amateur (et du baseball). Ici, ils jouent leur vie en montant sur un ring. On vient chercher cette rage qui nous fera gagner à Londres. » « On est allé vers l'extrême avec une ambiance diabolique autour des rings dès que ça commençait à chauffer», poursuit Savarino.
Beccu et Vastine toujours brouillés
Les Bleus ont fait le voyage en rangs très serrés jusqu'à la banlieue de la Havane où ils ont obtenu l'autorisation exceptionnelle de s'entraîner au centre olympique, la mythique FINCA. Les 5 sélectionnés olympiques (Beccu, Oubaali, Azzedine, Vastine et Yoka), plus Chabane Fehim en attente d'un repêchage, montaient sur la balance chaque matin pour ne pas s'éloigner de leurs poids de compétition. Ils se testeront une dernière fois avant Londres dans 2 semaines lors du tournoi de Berck face aux sélections allemande, irlandaise et marocaine.
Face au défi représenté par le stage à Cuba, les Français ont essayé d'oublier les désaccords des dernières semaines quand Jérémy Beccu et Alexis Vastine ne s'adressaient plus la parole : « La rudesse de ce stage a rapproché le groupe », assure Savarino. Brouillé avec Vastine, le boxeur hexagonal le plus en vue, Beccu n'était pas aussi affirmatif quelques jours plus tôt : « On ne peut pas dire que c'est fini. On ne se parle pas, on fait notre vie, on avance comme ça. » La magie cubaine ne peut pas tout changer.
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