Dents cassées, style complet et fort caractère... Retour sur le passage au PSG de George Weah

Favori du second tour de l'élection présidentielle libérienne, l'ancien attaquant George Weah a impressionné lors de ses trois saisons au PSG. Retour sur le passage dans la capitale du Ballon d'or 1995.
Seul vainqueur africain du Ballon d'or, George Weah espère bien être élu président du Liberia alors que le second tour du scrutin a lieu ce mardi. Après avoir découvert le championnat de France avec Monaco à la fin des années 80, le puissant attaquant a véritablement explosé au Paris Saint-Germain, où il a évolué entre 1992 et 1995. "Mister George" a en effet été l'un des acteurs majeurs des épopées européennes du PSG des années 90.
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Attaquant complet
"C'est l'un des plus grands joueurs avec lequel j'ai joué", indiquent à l'AFP ses deux anciens coéquipiers Alain Roche et Daniel Bravo. Ils parlent d'un "attaquant complet", alliant vitesse, technique, finition, puissance, dribble, jeu de tête, jeu en appui ou en profondeur.
A 25 ans, George Weah débute pourtant sa carrière parisienne par deux dents cassées, à cause d'un choc avec Pascal Nouma au Camp des Loges. Avant de quitter Paris pour le Milan AC lors de l'été 1995, il aura remporté la Coupe de France 1993 et le titre de champion de France 1994 avec le club parisien.
Duo avec Ginola
"Mister George", ce sont des buts incroyables, comme ce slalom suivi d'un tir limpide contre le Bayern, à Munich (1-0), le 23 novembre 1994. Sorti du banc, il frappe alors un grand coup pour cette première campagne du PSG dans la Ligue des champions nouvelle formule. Sur la scène européenne, le buteur libérien inscrit 16 buts en 25 rencontres. Il porte pour l'occasion ses "chaussures coupe d'Europe", de vieux crampons qui lui portent chance.
Cette époque est marquée par le duo "Weah-Ginola". Une paire d'attaquants techniques et véloces, et surtout complémentaires, avec un Weah en pointe, plus finisseur, et un David Ginola en soutien, plutôt passeur. Deux personnalités différentes, entre un Libérien discret et un Français plus expansif.
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Grand coeur et fort caractère
Côté humain, Alain Roche se souvient de Weah prompt à "envoyer des équipements au pays" ou à "récupérer les plateaux-repas du bus du club pour les donner à des sans-abri". "Il n'était jamais dans l'énervement, toujours dans la discussion", avance l'ancien défenseur central, aujourd'hui consultant pour Canal+.
"Il était très gentil, facile à vivre. Il n'était pas du tout à part sans être omniprésent, c'était une personnalité forte qui savait se faire entendre", abonde Daniel Bravo. Ce dernier livre une anecdote qui en témoigne. "Lors d'une réunion avec Artur Jorge, il a levé le doigt pendant plusieurs minutes pour prendre la parole mais l'entraîneur l'ignorait parce qu'ils étaient un peu en froid à ce moment-là. Quand il a pu parler, il a tutoyé Artur Jorge. 'Non, tu ne me tutoies pas!', lui a dit l'entraîneur. 'Si, je te tutoie, parce que tu m'as manqué de respect!', lui a répondu George".
Départ controversé
La fin de l'histoire de George Weah avec le PSG sera ternie par une banderole à relents racistes, déployée dans le Parc des Princes par des supporters parisiens. Ils accusaient le joueur d'avoir négligé un match contre l'AC Milan avant d'y signer. "Je ne garde pas un bon souvenir du Parc", expliquera-t-il en 2011 sur RMC.
Repéré par Arsène Wenger au Tonnerre de Yaoundé, au Cameroun, George Weah a remporté le Ballon d'or 1995 quelques mois après avoir signé au Milan AC. En Italie, il brille pendant quatre saisons avant de décliner peu à peu et de connaître des aventures moins marquantes à Chelsea, Manchester City ou encore l'OM.
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Son nom reste vivace au PSG puisque son fils Timothy a signé son premier contrat professionnel avec le club en juillet dernier. Son frère aîné, George Weah Jr, avait, lui aussi, tenté de percer à Paris mais sans succès.
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