Bonnet s’émancipe

Ancien poisson-pilote de Thor Hushovd, William Bonnet est aujourd’hui le sprinteur de Bbox Bouygues Telecom sur Paris-Nice. Vainqueur à Limoges, il confirme enfin les espoirs placés en lui.
L’élève semble avoir parfaitement retenu sa leçon. Il faut dire qu’avec Thor Hushovd, William Bonnet n’a pas eu le pire des professeurs. Poisson-pilote du Norvégien pendant ses trois saisons passées au Crédit Agricole (2006-2008), le natif de Saint-Doulchard (Centre) vol aujourd’hui de ses propres ailes. Accueilli en 2009 chez Bbox Bouygues Telecom au moment de l’arrêt de la formation de Roger Legeay, Bonnet, 27 ans, a remporté mardi sa première victoire depuis 2008 et le GP d’Isbergues. « C’est la plus belle de ma carrière, salivait l’heureux vainqueur après son succès. Depuis que je suis ici, j’ai plus de liberté, j’espère maintenant qu’il y en aura d’autres et des plus grandes. »
Observateur attentif, son ancien manageur n’en doute pas. « Il a tout pour réussir, confie Roger Legeay. C’est un garçon exceptionnel qui doit prendre conscience qu’il peut battre n’importe qui. Surtout depuis qu’il est le sprinteur numéro 1 de son équipe. » Legeay se souvient d’un garçon adorable dans un collectif, doté d’une grosse puissance et qui n’avait pas peur de frotter dans l’emballage final. Sa démonstration de mardi le prouve. Dans un peloton tendu et qui gardait en mémoire les chutes de la veille, il non seulement su rester debout quand d’autres (Tony Martin et Jimmy Casper notamment) se sont retrouvés par terre, mais il a également su choisir la bonne roue : celle de Luis Leon Sanchez, tenant du titre et aujourd’hui troisième du classement général.
Bonnet pense désormais à Milan - San Remo, au Tour des Flandres et surtout à Paris-Roubaix, des objectifs raisonnables à en croire Roger Legeay qui en fait un garçon capable de briller sur les classiques. « En tout cas, cette victoire me met en confiance pour le reste de la saison », confie le coureur. Pour le reste il faudra attendre quelques semaines supplémentaires. Bouygues Telecom ayant annoncé son retrait du cyclisme, Jean-René Bernaudeau devra dénicher un nouveau sponsor pour ne pas qu’il se retrouve une nouvelle fois sans équipe. En s’imposant, il a en tout cas facilité la tâche de son patron.
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