Contador, un Tour pendable

Au centre de l’attention, Alberto Contador vit un début de Grande Boucle très difficile. Après deux jours de course, il compte déjà plus d’une minute trente de retard sur ses rivaux. Le tout sous les sifflets…
Les journalistes sont là en nombre. Massés autour du bus de la SaxoBank à l’affut de la moindre déclaration d’Alberto Contador. Le champion espagnol est dans l’œil du cyclone depuis la présentation des équipes et les sifflets essuyés au Puy du Fou. Dans l’entourage du triple vainqueur de la Grande Boucle, on se veut rassurant. « Le garçon est solide », peut-on entendre du côté de ses proches. « Ce n’est pas le genre à pleurnicher », ajoute Philippe Maudit, directeur sportif de l’équipe de Bjarne Riis.
Cela ressemblerait presque à du fatalisme. D’autant qu’on se met à craindre une exposition excessive et un acharnement contre le coureur. « Il y a eu Armstrong avant, aujourd’hui c’est Contador, c’est dommage. C’est comme si on avait toujours besoin de trouver une personne à critiquer », glisse-t-on du côté de sa garde rapprochée. Toujours est-il qu’au soir de la deuxième étape, Contador est à 1’42 de Thor Hushovd, leader du classement général, mais surtout à 1’41 de Cadel Evans, candidat au jaune à Paris.
« Ça me fait mal au cœur »
L’optimiste reste de mise chez SaxoBank, mais le coureur semble touché. Il n’a passé que quelques minutes en dehors de son bus ce dimanche. Après l’entraînement, il a juste donné son vélo à son mécanicien avant de s’engouffrer dans le véhicule, visage fermé. Le principal intéressé refuse d’ailleurs aujourd’hui d’endosser l’étiquette de favori. « Je ne suis pas dans la meilleure position, je pense que des coureurs comme Andy Schleck ou Cadel Evans sont mieux positionnés que moi, déclare-t-il. Tout le monde m’a donné comme grand favori, mais d’autres coureurs sont en meilleure position que moi pour la victoire finale. »
Quant aux sifflets, ils se font aujourd’hui plus discrets, mais restent toujours présents. « Ça me fait mal au cœur », se contente-t-il de déclarer sur le sujet. Dans son entourage, on laisse entendre que l’Espagnol s’est présenté sur la ligne de départ de ce Tour de France un peu à contrecœur. A lui de trouver l’orgueil nécessaire pour enlever sa quatrième couronne, mais surtout faire taire des critiques de plus en plus acérées.
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