Le contre-la-montre, une misère à la française

Avec deux coureurs dans le Top 20 des Championnats du monde (Chavanel 15e et Roy 18e), la France peine à exister sur les contre-la-montre de très haut niveau. Et pourtant, les Français sont à leur place. Analyse.
Et une saison de plus sans podium ! Depuis 1997 et la victoire de Laurent Jalabert sur les routes de San Sebastian, la France n’est jamais parvenue à accrocher la moindre médaille sur l’épreuve du contre-la-montre des Championnats du monde. Dans le même temps, Jean-Cyril Robin (1999) et Anthony Geslin (2005) ont décroché deux médailles de bronze pour la délégation française. Le bilan n’est pas beaucoup plus réjouissant, mais là où les Français jouent un rôle actif dans la course en ligne, ils semblent cantonnés à de la figuration dans les chronos. Dernier Top 10 en date, Sylvain Chavanel (déjà), dixième en 2008.
Inquiétant ? « Il faut se poser les bonnes questions, reprend Laurent Jalabert. Depuis quand n’a-t-on pas joué avec les cadors ? On est au niveau habituel. Ce n’est pas catastrophique. On avait aujourd’hui les deux meilleurs Français. Ils sont 15e et 18e. Aux Championnats du monde, ça se voit tout de suite quand on est derrière. Ils ont le talent, la motivation est là. » Dernier champion du monde français de la discipline en 1997, le sélectionneur poursuit : « Les garçons devant sont des spécialistes. S’il y a une autre méthode, je ne la connais pas. L’important est que les coureurs gardent leurs repères habituels. On est venu voir le parcours. J’ai le sentiment qu’on a fait ce qu’il fallait. Je ne suis pas abattu. »
Le spécialiste du chrono se fait attendre
L’école française ne semble tout simplement pas se tourner vers les chronos. Cette année, un amateur (Yoann Paillot) est même parvenu à se faire une place sur le podium (troisième). En 2009, Jean-Christophe Péraud enlève l’or alors qu’il n’est toujours pas passé sur la route. Quant à Chavanel, il totalise six podiums (dont quatre titres) sans faire du contre-la-montre sa discipline de prédilection. « Il manque peut-être l’encadrement dédié à certaines disciplines comme la poursuite par équipes, ce qui permet de sortir de bons routiers », tente d’expliquer Jérémy Roy.
Le coureur de la FDJ est, lui, sur la bonne voie. Vice-champion de France en 2012, il a décidé de courir moins de jours mais de mieux cibler ses courses. Il s’entraîne spécifiquement sur le contre-la-montre et l’avoue, il « continue à explorer de nouvelles pistes ». Une progression constante mais sans doute tardive pour un coureur de 29 ans. Le prochain Français en haut de l’affiche se fait encore attendre. Pas sûr que la tendance s’inverse au cours des prochaines années.
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