Tour de France (17e étape) – Pinot, quand ça veut pas…

Bien parti pour revenir sur Simon Geschke, Thibaut Pinot a chuté dans la descente du Col d’Allos ce mercredi, lors de la 17e étape. Une erreur technique qui le prive de la victoire d’étape. Mais le coureur FDJ n’a pas l’intention d’abdiquer.
Tout a basculé dans ce virage à gauche : le bras qui se crispe, la roue qui dévie, la chute inévitable. Lancé à la poursuite de Simon Geschke dans la très technique descente du col d’Allos, Thibaut Pinot s’est retrouvé ventre à terre quelques secondes à peine. Le coureur français, hauteur d’une très belle ascension d’Allos, est reparti très vite, sans une goutte de sang, sans se poser de questions.
Quelques secondes perdues, ça se rattrape. Oui mais le leader de la FDJ (qui n’est pas déjà un grand spécialiste des descentes) s’est crispé, les muscles tétanisés par une chute sans gravité mais qui l’a fait cogiter. Et un Thibaut Pinot qui cogite n’a rien à voir avec le 3e du Tour de France l’an dernier, surtout dans une descente aussi technique : son talon d’Achille malgré de beaux progrès dans ce domaine l’an dernier. Talansky puis Uran le dépassent façon voiture de course devant une voiturette. La victoire d’étape s’envole.
Guimard : « La chute a fait ressortir ses vieilles fées »
Pour Cyrille Guimard, cette chute a fait ressortir les vieux démons de Pinot : « La première partie de la descente était relativement honnête et la chute a fait ressortir toute les vieilles fées qu’il avait dans les descentes, explique le membre de la Dream Team RMC Sport. Quand vous êtes un grand descendeur, vous arrivez à vous remettre en confiance assez vite. Lorsque c’est votre point le plus faible, c’est beaucoup plus compliqué et il ne pouvait plus lâcher les freins là où il fallait les lâcher. »
Pinot : « Demain je vais réattaquer »
C’était plein de bonnes intentions, avec des ambitions revues à la baisse et des jambes retrouvées que Thibaut Pinot abordait la dernière ligne droite et notamment cette 17e étape entre Digne-les-Bains et Pra Loup : fini le classement général, objectif victoire d’étape. Lui qui disait vouloir « faire un bilan sanguin » il y a quelques jours, pour trouver une explication à ses défaillances récurrentes depuis le départ de cette Grande Boucle, affiche un tout autre discours : frustré par le sort qui s’acharne certes, mais pas abattu.
Si les jambes vont, la tête suivra
« Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Je tombe dans la descente, après je suis bloqué, je ne sais pas pourquoi je tombe..., analyse-t-il sur la ligne d’arrivée. Je fais une descente catastrophique. Il y a des années comme ça : il faut faire avec. C’est dommage, j’avais les bonnes jambes pour gagner, ça faut deux fois que je la rate, c’est comme ça. Demain je vais réattaquer, on verra si ça passera. » La rage au guidon, les jambes retrouvée. D’autant que les trois étapes alpestres qui s’annoncent peuvent lui convenir : des cols hors catégorie et 1ère catégorie, comme le Glandon jeudi, le Glandon, la Croix de fer et la Toussuire vendredi, et la Croix de fer et l’Alpe d’Huez samedi. Un mot d’ordre pour le quatrième Français au général (17e à 26’14) : si les jambes vont, la tête suivra.
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