Tour de France: après l'étape de folie, quels enjeux pour samedi?

Le blocage des temps au sommet du Col de l’Iseran décidé dans le cadre de l’arrêt de la 19e étape vers Tignes pourrait avoir des conséquences importantes sur la 20e étape vers Val Thorens, synonyme de décision finale pour ce Tour de France 2019.
La direction du Tour de France a prononcé l’arrêt de la 19e étape ce vendredi à cause d’un orage de grêle après Val d’Isère et d’éboulements de boue dans la monté de Tignes, comme l’a expliqué Christian Prudhomme au micro de RMC Sport. Décision a été prise de prendre les temps et les écarts au sommet du Col de l’Iseran, permettant à Egan Bernal (Ineos) de prendre ce maillot jaune à Julian Alaphilippe (Deceuncink-Quick-Quick Step), repoussé à 48 secondes. Reste à savoir comment cet épisode totalement exceptionnel dans l’histoire de la Grande Boucle peut avoir un impact sur la 20e étape, samedi, entre Albertville et Val Thorens. Une étape au parcours modifié et raccourci en raison des conditions météorologiques.
Alaphilippe peut rêver de podium
En grande difficulté dans les derniers kilomètres de l’Iseran, Julian Alaphilippe a fait parler ses talents de descendeur dans la dangereuse descente, son écart se réduisant lentement. Pour autant, il aurait sûrement été bien isolé pour entamer les 8km de montée vers Tignes à 7% de moyenne. Le Français, qui s’en sort avec 2’07’’ de débours, aurait sûrement payé une plus lourde facture et aurait été éjecté du podium. Il reste 2e avec 28 secondes d’avance sur Geraint Thomas. "Cela a sans aucun doute sauvé sa place sur le podium du Tour", a analysé Bradley Wiggins sur Eurosport.
Thomas ne se succédera pas à lui-même
Ineos devra mettre en place une stratégie offensive pour le faire un doublé. Si l’étape n’avait pas été neutralisée, la formation britannique aurait sûrement ses coureurs 1er et 2e et aurait pu se contenter de contrôler. "Si nous avions su, nous aurions pu grimper à bloc au sommet de cette dernière montée, et cela aurait été différent avec Alaphilippe et tout le reste", a expliqué Geraint Thomas au micro de la BBC. Dans la montée du Galibier jeudi, il avait attaqué pour "tester" ses adversaires. Si le tenant du titre avait l’intention de retenter dans la montée vers Tignes, pour aller retrouver Egan Bernal et donc conserver ses chances de victoire à Paris, c’est à oublier. "Je vais épauler Egan à 100%", a-t-il confirmé.
Kruijswijk devra batailler pour un podium
Comme Geraint Thomas, Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma) aurait pu repasser devant Julian Alaphilippe et monter sur une honorifique 3e place, lui offrant au mieux une belle récompense. "Nous avions gardé des réserves bien sûr, c'est râgeant, on est déçu parce que les temps sont pris au sommet de l'Iseran, pestait Frans Maassen, directeur sportif chez Jumbo-Visma. Cela aurait été mieux de le savoir plus tôt, mais si je sais que ce genre de décision demande du temps aussi".
Le Néerlandais de la Jumbo-Visma ne devra pas tarder pour mettre Julian Alaphilippe en difficulté s’il veut une place sur la boite des Champs-Elysées. Il était en grande colère à l'arrivée. "Bien sûr que j'ai roulé à fond dans l'Iseran, mais pas autant que si j'avais su que la ligne d'arrivée serait là, a-t-il confié à l'AFP. Les secondes supplémentaires que Bernal gagne là, le fait que je ne reprends rien sur Alaphilippe et Landa, entre autres, c'est une honte".
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