Tour de France: des "peintres" cachent les sexes dessinés sur la route

Avant le passage du peloton, ceux qui sont surnommés "les effaceurs" arpentent les routes du Tour de France. Leur mission: repérer les messages déplacés et dessins dérangeants pour les recouvrir avec de la peinture.
Ils transforment des phallus en chouettes et des symboles politiques en papillons. Tous les ans, avant le départ de chaque étape, ils arpentent les routes du Tour de France où passeront le peloton pour transformer et recouvrir des dessins dérangeants et autres messages déplacés écrits sur le bitume. On les appelle "les effaceurs".
Très tôt le matin, ils parcourent des kilomètres à la recherche d’inscriptions qui pourraient faire polémique durant la retransmission télévisée. Un travail de l’ombre mis en lumière par un reportage réalisé par la chaîne de télévision néerlandaise NOS ce week-end.
"Là, on a fait un petit hibou pour cacher la vue d’un sexe au public", raconte l’un de ces peintres du Tour, armé de son pinceau et de plusieurs pots de peinture à eau, qui travaille pour l’entreprise Doublet, missionnée par l’organisateur ASO pour faire place nette avant le passage des coureurs.
Deux salariés sont spécifiquement mobilisés pour effacer toute publicité sauvage, des allusions au dopage ou des insultes visant des personnalités politiques susceptibles de heurter le regard de millions de téléspectateurs.
Hoe verander je een 'Tourpiemel' op het asfalt in een vlinder of een uil?
— NOS Sport (@NOSsport) July 20, 2019
"Ik maak er ogen van" 👀🦉 → https://t.co/9GjYhoROyz pic.twitter.com/4K6nyCxoVV
Faire en sorte "que la France reste belle"
"Il faut avoir un peu d'imagination. Pour tous ces mômes qui attendent le passage au bord de la route, il faut cacher ces vulgarités et faire en sorte que la France reste belle. Le Tour, c'est une image, c'est visible dans le monde. Il ne faut pas que ce soit ni politique, ni vulgaire", témoigne auprès de France Bleu Hautes-Pyrénées Patrick Dancoisne, employé depuis neuf ans par la société nordiste.
Ecrire sur la route est pourtant interdit en France. "Le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain est puni de 3.750 euros d'amende et d'une peine de travail d'intérêt général lorsqu'il n'en est résulté qu'un dommage léger", précise l'article 322-1 du Code pénal. Mais le Tour de France fait exception à la règle.
Les supporters de Thibaut Pinot, Warren Barguil ou du maillot jaune Julian Alaphilippe sont donc autorisés à écrire sur la route le nom de leur coureur favori. Et "les effaceurs", eux, ont toute liberté pour faire en sorte que le Tour ne devienne pas une tribune à charge.
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