Cammas : « J’ai les bras en compote ! »

Vainqueur de la Route du Rhum sur un trimaran conçu pour un équipage, Franck Cammas a réalisé l’exploit de passer la ligne d’arrivée en tête en Guadeloupe, mardi en début d’après-midi. Réaction à chaud et très détendue dans le Moscato Show.
Franck Cammas, on imagine beaucoup d’émotion…
Je suis super heureux. Tout s’est bien passé, me voilà à Pointe-à-Pitre, c’est incroyable. Je n’ai jamais vu autant de monde à une arrivée.
Pas trop fatigué ?
C’est beaucoup d’énergie surtout avec Groupama 3 qui se manœuvre à l’origine avec 10 équipiers, je me sentais un peu seul, j’ai du faire le boulot, j’ai des bras en compote mais j’ai dû me faire des muscles !
Quelle épreuve physique que de conduire ce bateau géant conçu pour un équipage...
J’avais plein de questions. Au départ, je ne savais pas si j’étais capable de traverser l’Atlantique, j’étais excité par le défi, je savais qu’il y avait des skippers qui font du solitaire tout le temps et qui ont des machines qu’ils connaissent par cœur, je n’avais pas forcément beaucoup d’espoir. Mais j’avais des atouts avec Groupama 3, un bateau super rapide, super équilibré, je pouvais quasiment dormir sur mes deux oreilles.
Vous n’avez jamais craint un retour des autres bateaux ?
Je ne savais pas au départ où j’allais me situer, mais es petits copains ne s’endormaient pas sur leur bateaux, ils attaquaient tout le temps, ça a été un super sprint.
Vous avez très tôt pris l’avantage, comptant jusqu’à 300 milles sur les autres...
Avec cet avantage j’ai pu gérer ma course, à la fin de la première nuit, j’étais le long du Portugal, j’avais pris une option sud, j’avais creusé un écart, ça m’a mis en confiance.
Cette option vers le sud, c’était un coup de poker ?
Je me sentais mieux d’aller en solitaire dans des conditions de vents portantes et de ne pas attaquer la face nord en tirant des bords face à la mer et en manœuvrant beaucoup. J’ai pu bien exploiter mon bateau.
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