Vendée Globe - Sam Davies, une mère à la mer

Seule femme à prendre le départ du 7e Vendée Globe, la Britannique Samantha Davies, 38 ans, espère faire aussi bien que sa 4e place acquise en 2009. Mais sa course sera aussi celle d’une jeune maman en quête de partage.
Pas toujours facile d’être un enfant de marins. Le pauvre Ruben, un an à peine, pourra le confirmer dans quelques années. Après avoir composé avec l’absence de papa Romain Attanasio, skipper de son état et parti disputer la Transat AG2R l’an passé, c’est au tour de maman Sam Davies de quitter le cocon familial pendant au moins trois mois. L’appel du Vendée Globe est trop fort. « Quand mon compagnon a fait la Transat AG2R, j’ai pu remarquer que ça ne dérangeait pas le petit Ruben », se réjouit toutefois la seule femme à participer à la 7e édition de la plus fameuse des courses en solitaire.
Aux commandes de Savéol, l’ancien monocoque de Roland Jourdain, la navigatrice britannique pensera très fort à sa petite famille. Comme la plupart des marins, elle a préparé un stock de photos pour décorer le carré. « C’est mon bateau, il y a ma vie à dedans », dit-elle. Pas question, en revanche, de changer de stratégie lorsqu’il s’agira d’affronter les tempêtes : « Un enfant, ça change la vie, et il faut s’organiser pour pouvoir s’entraîner, explique-t-elle. Certains m’ont dit qu’ils avaient changé leur façon de naviguer après avoir été papa. Mais moi, je n’ai jamais pris trop de risques, ni eu l’impression de naviguer dangereusement. Je n’ai donc pas besoin de changer ma façon de naviguer parce que je pense toujours à mon fils. »
« Je pars dans l’inconnue »
Forte de son expérience lors de l’édition précédente à l’issue de laquelle elle avait terminée à une très remarquée 4e place, Sam Davies, vise au moins aussi haut. Consciente des limites de Savéol, moins rapide que les autres bateaux, elle assure maîtriser son 60 pieds. Et vante sa solidité. Quant à la course… « Je ne veux pas tomber dans un piège en me disant qu’elle sera exactement la même qu’en 2009, avec les mêmes conditions, les mêmes problèmes techniques, souligne-t-elle. Je pars à nouveau dans l’inconnu. »
Comme une aventurière qui serait toutefois restée en parfaite harmonie avec son temps. Car cette dingue des réseaux sociaux entend bien faire profiter à fond des nouveaux modes de communication. « Le partage, c’est mon deuxième objectif après la performance, assure-t-elle. J’ai équipé mon bateau au mieux pour pouvoir filmer. » Et Twitter ? « C'est une course de trois mois donc il y a forcément du temps pour Twitter. Nous ne sommes pas sans arrêt en train de border nos voiles... Nous avons aussi des moments plus calmes, pendant lesquels on lit, on se fait à manger. Twitter ne prend pas énormément de temps, surtout si on est organisé pour l'utiliser. Mais je ne promets pas que ça passe toujours quand je serais dans les 40e Rugissants ! »
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