Didier Mengo 01/02
Dans la Serie A, il faut être solide, constant et avoir des idées bien arrêtées à mettre en œuvre. Sinon, cela risque de se payer cash.
Regardez le Milan : il y a 10 jours, on se disait que le derby arrivait au bon moment pour les hommes de Leonardo, en super forme, avec une pression importante sur les épaules de l’Inter. La possibilité de revenir à 3 points du leader avec un match de retard à récupérer. Le Milan a joué en supériorité numérique pendant les ¾ du match (l’Inter a même fini à 9) mais n’a pas su saisir sa chance, à l’instar de Ronaldinho qui rate un penalty. La mauvaise série s’est poursuivie mercredi avec une élimination en ¼ de finale de la coupe d’Italie à San Siro face à l’Udinese. Et la semaine a mal fini avec un nouveau revers en championnat puisque Livourne a accroché le nul toujours à San Siro. Comme l’Inter n’a pas joué à Parme (à cause de la neige), le Milan aurait pu se retrouver ce matin avec le même nombre de points (et de matchs joués) que l’Inter … le Milan a à l’inverse 8 points de retard !!!! Un scénario catastrophe qu’il sera impossible de compenser.
Regardez Naples : superbe équipe, des individualités de premier plan, une bonne série qui a permis aux napolitains de s’insérer dans le trio de tête, et puis au moment de confirmer, deux coups d’arrêt consécutifs au San Paolo (il est vrai certes contre Palerme et le Genoa). Mais bon, les hommes de Mazzari ont raté une bonne occasion de s’installer solidement dans le wagon Ligue des Champions.
Regardez la Juve : une cacophonie comme on en a jamais vu chez la « Vecchia Signora ». Les dirigeants ont attendu plus d’un mois avant de prendre la seule décision possible (virer Ferrara), en attendant la Juve a plongé au classement. Et en plus, ils prennent un entraineur pour 5 mois en lui faisant comprendre qu’en fait ils voulaient Benitez mais comme c’était impossible de suite, il fallait quelqu’un pour boucher les trous ; bonjour les conditions de travail pour Zaccheroni, sans compter que l’expérience prouve qu’il est difficile de motiver des joueurs s’ils savent que leur entraineur est destiné à partir prochainement. Hier il y a eu un micro électrochoc (Diego et Amauri pas mal), mais les points continuent à faire défaut : aujourd’hui la Juventus a 4 points de retard sur la 4ème place, synonyme de tour préliminaire en Ligue des Champions et 7 points sur la qualification directe. Et dire qu’en décembre c’était l’anti-Inter pour le scudetto !
Regardez la Roma : fini, révolu, oublié, rayé du vocabulaire le football champagne et les « prime donne » de l’époque Spaletti. Maintenant c’est le bâton et la carotte, le style ouvrier, l’hyper réalisme. Alors bien sur cela choque et chagrine un peu, mais les résultats sont là. Cette équipe a une vraie identité ; Ranieri a forgé un groupe à force de sueur à l’entrainement et de mise en condition psychologique : solidarité, motivation, courage de se battre jusqu’au bout : à l’instar de la victoire contre Sienne hier, la Roma a gagné 8 points dans les 5 dernières minutes depuis l’arrivée de Ranieri. Ce n’est pas le fruit du hasard.
Alors bien sur, rien de tout cela n’est définitif. Heureusement d’ailleurs. Mais aujourd’hui je pense que la Roma et Naples vont se battre pour la troisième place et que cela va être dur pour la Juventus. Il va falloir voir aussi si le Milan, avec la Champions, ne va pas continuer à perdre du terrain et devoir se battre avec la Roma et Naples. De même, attention à Palerme qui malgré son revers à Bari peut encore jouer un rôle dans la course à l’Europe, plus que la Fiorentina qui sans Mutu va souffrir. Je prend enfin les devants : je souhaite de tout cœur que la Lazio se sauve, mais je la sens très mal pour mon pote Ousmane Dabo & Cie.
Didier
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