F1: "J'ai vu la mort arriver", confie Grosjean après son crash

Deux jours après son terrible crash lors du Grand Prix de Bahreïn, Romain Grosjean (Haas F1) a exprimé son soulagement d'avoir échappé au pire.
Après avoir donné des nouvelles sur les réseaux sociaux, Romain Grosjean s'est un peu plus étendu sur son état dans une interview à TF1, ce mardi, deux jours après son terrible crash lors du Grand Prix de Bahreïn, dimanche .
"Ce n'était pas mon heure"
"Ça va très bien vu l'accident et les circonstances, a déclaré le pilote en agitant ses mains bandées pour soigner ses brûlures sur le dos de celles-ci. J'ai des mains de Mickey mais sinon, ça va. Les mouvements vont bien, ce n'est pas plaisant mais ce n'est pas douloureux, je ne me plains pas. Je ne sais pas si le mot miracle existe mais ce n'était pas mon heure."
Peu de temps après le départ de la course, la monoplace de Grosjean a heurté celle du Russe Daniil Kvyat avant de frapper un rail de sécurité. A l'impact, la voiture s'est scindée en deux avant de s'embraser. Le Français a réussi à s'extirper de cette boule de feu après 28 secondes. "Ça m'a paru bien plus long que 28 secondes", confie-t-il.
Il ne voulait pas finir comme Niki Lauda
"J’ai vu ma visière tout orange, les flammes autour de moi, et m’est venu à l’esprit l’accident de Niki Lauda (champion autrichien brûlé au visage et défiguré après un accident au Grand Prix d'Allemagne en 1976, ndlr), je ne voulais pas finir comme ça. Je me suis dit: 'Il faut que je sorte'. J'ai mis les mains dans le feu, je me suis brûlé et j'ai une grosse entorse, alors que je pensais m’être cassé le pied. Mon fils de cinq ans dit que j'ai un bouclier d'amour magique."
"J’ai plus eu peur pour mes proches, mes enfants en premier lieu, mais aussi mon père et ma mère, je n’avais pas vraiment peur pour moi. Il va y avoir un peu de travail psychologique parce que j'ai vu la mort arriver, je n’avais pas d’autre possibilité que de sortir de là. Même à Hollywood, on n'est pas capable de faire ça. Je n'ai jamais vu un crash comme ça dans ma vie. La voiture a pris feu, la batterie aussi. Je suis heureux d'être en vie. Je veux voir les choses différemment et je ressens le besoin de remonter dans la voiture à Abu Dhabi (lors du dernier Grand Prix de la saison, le 13 décembre) pour ne pas finir comme ça."
"Le Romain Grosjean d’avant n’aurait jamais dit ça mais, si je fais Abu Dhabi, je serai heureux même si je termine 20e, sourit le pilote. Cela est comme une renaissance pour moi. Je serai marqué à vie par cet accident." Il conclut en ayant une pensée pour Jules Bianchi dont l’accident en 2014 lors du Grand Prix du Japon lui a coûté la vie le 17 juillet 2015. "Sans le halo, je ne serais plus là. Je pense que Jules n’avait pas envie de moi là-haut."
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