Grosjean : « On a franchi un cap »

En difficulté lors des essais libres et des qualifications, Romain Grosjean a réussi une fin de course tonitruante pour décrocher la meilleure performance (2e) de sa carrière en F1. Le Français monte sur le podium pour la deuxième fois de la saison.
Romain, vous avez failli créer la sensation en ne terminant qu’à deux petites secondes de la victoire...
Comme on dit ici, on ne s’est pas fait "enfirouaper" (berner). On a pu vraiment tirer le meilleur de la voiture avec la température qui est remontée. C’est une course fantastique. Honnêtement, je ne pensais pas faire deuxième aujourd’hui (dimanche), je visais le Top 5 et les gros points. La stratégie était agressive, il fallait faire attention à tout. Finalement, cinquième, quatrième, troisième et on m’annonce que Fernando (Alonso, ndlr) était deux secondes moins vite que moi. J’ai pu le doubler facilement et revenir un peu sur Lewis (Hamilton). Dans tous les cas, ça n’aurait pas été facile d’aller le chercher.
Vous avez 50 tours de piste avec vos pneus. Comment avez-vous fait ?
Ce n’était pas simple, ça m’a pris beaucoup d’énergie et beaucoup de concentration pour prendre soin de mes pneus. Surtout quand on est au combat avec Rosberg et Webber. C’est encore plus compliqué. Il ne fallait pas s’affoler, on savait que la voiture était bien réglée et que la limite serait 50 ou 52 tours. Ça l’a fait et c’est un superbe résultat.
« Une belle performance de ma part »
A qui avez-vous pensé en franchissant la ligne d’arrivée ?
Je pense à l’équipe et au travail qu’ils ont fait. Encore une demi-heure avant la course, ma voiture était entièrement démontée parce qu’on a eu un petit souci le matin même. Je pense aux gens qui ont cru en moi dans les moments les plus difficiles. Et spécialement ce week-end, j’avais sur mon casque le logo de Guillaume Moreau (un de ses meilleurs amis, ndlr) qui a subi un crash aux journées test des 24 Heures du Mans la semaine dernière. Il était avec moi dans la voiture. Je lui souhaite une bonne récupération. On l’a toujours appelé le vengeur masqué et c’était un peu le cas aujourd’hui.
Quand avez-vous commencé à croire au podium ?
J’y ai cru très tard. A un moment, je repasse par les stands et je vois P3. Je ne comprends pas ce qui se passe. Je me retrouve troisième et on voit que la Ferrari est en difficulté. On la double assez facilement et là je me dis : "Bon on ne va pas aller chatouiller les murs, on reste où on est, on est bien."
Vous avez résisté à un sacré nombre de champions du monde…
C’est une belle performance de l’équipe et de ma part. On a franchi un cap depuis Barcelone. Peut-être encore plus avec ce week-end. On a compris beaucoup de choses dans la difficulté et j’espère qu’on va continuer comme ça en restant devant en course.
Finalement, vous allez bien finir par la faire retentir cette Marseillaise…
On y croit ! On va essayer de la faire retentir et on la chantera tous en cœur !
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