Prost : « Je regrette la décision de Renault »

Le quadruple champion du monde comprend la décision du constructeur de ne plus posséder d’écurie à part entière, mais il estime que ce choix porte un nouveau coup dur à la F1 française.

Alain Prost, Renault va désormais se concentrer uniquement sur son rôle de motoriste. Comprenez-vous cette décision ?
Je la regrette parce que l’écurie Renault fait partie du patrimoine et de l’histoire. Et quand on perd ça, c’est difficile de le retrouver. Etre motoriste, c’est très bien puisqu’ils sont champions du monde (en tant que motoriste de Red Bull, ndlr). Mais il y avait vraiment quelque chose à faire sur le long terme. Cela aurait été beaucoup plus fort au niveau de l’image, bien que je comprenne la stratégie du groupe.

La France n’a désormais plus d’équipe, plus de pilote, ni de Grand Prix…
Même si on a touché le fond, ça peut être bénéfique dans certains cas. Il faut être réaliste, mais on peut aussi être optimiste. Des gens se rendent compte que cette situation n’est pas bonne pour un pays d’automobile comme la France. Des stratégies plus solides pourraient être mises en œuvre pour revenir à la normale. Mais c’est extrêmement difficile en ce moment, parce qu’on est un pays un peu « autophobe ». Certaines marques n’ont pas envie d’investir en Formule 1. Le plus grave, c’est l’absence de pilote français parce que c’est ce qui amène les audiences et l’intérêt des gens pour ce sport.

Pouvait-on imaginer de se retrouver dans une telle situation il y a quelques années ?
Je ne suis pas certain que les gens au courant ne l’aient pas vue arriver. En tout cas, ce n’est pas vraiment une surprise pour moi.

La F1 intéresse-t-elle encore des gens en France aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la réponse est clairement non. Mais ce n’est pas une fatalité. Il faut simplement faire différemment désormais.