Vettel, le mal aimé
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Victime de sa domination sans partage depuis bientôt quatre ans, Sebastian Vettel est la cible des sifflets depuis quelques semaines. Explications avant le Grand Prix de Corée du sud dimanche matin.
Vraiment pas facile, la vie de champion du monde. En route vers son quatrième sacre mondial, Sebastian Vettel ne soulève plus les foules. Au contraire, même, voilà que l’Allemand commence à sérieusement agacer une partie du public qui n’hésite plus à le titiller sur les podiums. Le pilote Red Bull est même désormais la cible de sifflets, phénomène rarissime en Formule 1. Son compatriote Michael Schumacher, dont il est le digne héritier, avait lui aussi essuyé quelques bronca mais cela faisait suite à une « affaire » de consignes d’équipe. Cette cassure entre Sebastian Vettel et une partie des fans est apparue, elle, une première fois au début du mois de juin à l’issue du Grand Prix du Canada. « L’un des fiefs de Ferrari, rappelle Guillaume Rocquelin, son ingénieur personnel chez Red Bull. Ce jour-là, je crois que Sebastian a été surpris. Depuis il s’est fait une raison. »
L’Allemand a pourtant encore été chahuté. A Monza en Italie, bien sûr, sur les terres de Ferrari, mais aussi il y a quinze jours à Singapour. Deux Grands Prix remportés par Vettel. Trop fort l’Allemand. On se ferait donc des ennemis en dominant outrageusement sa discipline ? Difficile à comprendre dans le paddock. « C’est assez étonnant, confirme le Français Romain Grosjean. Il fait du mieux qu’il peut et un très bon travail. Il a une voiture extraordinaire. Il ne fait pas d’erreur. Il n’y a pas de raison de le siffler. C’est un athlète comme un autre. »
Vettel : « Je peux vivre avec ça »
Il en faut évidemment plus pour déstabiliser un champion comme Vettel. « Pour lui, ces sifflets sont une source de motivation, remarque son ingénieur. Si les gens qui soutiennent Ferrari commencent à le huer, c’est qu’il les agace vraiment. Lui se rend compte qu’on ne peut pas être aimé partout. » Vexé par les sifflets à Singapour, Christian Horner, patron Red Bull, avoue son incompréhension. « Je trouve cela très injuste, peste-t-il. Je ne pense pas que ce soit digne pour un pilote ayant signé une telle performance de ne pas être accueilli comme il le mérite. Bien sûr, il dit que cela ne l'affecte pas, mais il est humain. Lorsque vous avez tout donné mais que vous êtes accueilli de cette manière, ce n'est pas correct et ce n’est aucunement mérité. Il a les épaules larges, mais il a aussi des sentiments comme tout le monde. » Justement, qu’en pense-t-il Sebastian Vettel ? Nullement aigri, l’Allemand prend la chose avec philosophie. « Si le sport est votre passion et que vous avez un pilote préféré, il est normal de le soutenir, confie celui qui briguera un 8e succès dimanche en Corée du Sud. Cela signifie que vous êtes contre ses adversaires. Je peux vivre avec ça. Si je suis dans une tribune d’un stade de football et que la décision de l’arbitre va contre mon équipe, je vais suivre la foule et le traiter d’idiot aussi. Il n’y a rien de personnel. » A lire aussi :Grosjean : « Un mal pour un bien »
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