Webber sème la zizanie chez Red Bull

En attaquant son coéquipier Vettel, leader au championnat du monde, dans les deux derniers tours du Grand Prix de Grande-Bretagne, le pilote australien a désobéi aux consignes d’équipe. Un geste qu’il va devoir expliquer. Et qui pourrait lui coûter cher.
D’un point de vue strictement comptable, l’écurie de la boisson énergisante peut se frotter les mains. En plaçant ses pilotes aux deuxième et troisième places du Grand Prix de Silverstone dimanche, Red Bull accroit un peu plus son avance au classement des constructeurs avec un matelas de 110 points d’avance sur McLaren Mercedes. D’autres s’en contenteraient largement, mais côté coulisses, les tentatives de dépassement de Webber sur Vettel dans les deux derniers tours ont fait jaser. Le patron de l’équipe Christian Horner n’a pas caché son agacement face au comportement de l’Australien. « Je peux comprendre la frustration de Mark, a ainsi déclaré Horner. Mais si les rôles avaient été inversés, cela aurait été la même chose. »
Webber, qui a reconnu avoir désobéi à « quatre ou cinq rappels à l’ordre », selon ses propres mots, devra s’expliquer dans les prochains jours, comme l’a annoncé Horner.
Les deux pilotes n’en sont pas à leur coup d’essai. En mai, lors du Grand Prix de Turquie, Vettel avait attaqué Webber, alors en tête de la course. Les deux hommes s’accrochent, l’Allemand abandonne et son coéquipier rétrograde à la troisième place. Un épisode coûteux en termes de points et d’image, qui avait déjà provoqué l’ire du patron.
Vettel : « Mark a essayé, il n’a pas trouvé le chemin »
A l’heure des explications d’après-course, les deux pilotes jugeaient cependant « régulier » leur mano a mano. « Mark poussait très fort derrière moi, je n’avais presque plus de pneus, raconte Vettel. Nous étions tous les deux dans la compétition, il n’y avait rien d’irrégulier. Bien sûr que du point de vue de l’équipe, il n’y avait pas d’intérêt à tenter quelque chose de stupide. Il a essayé et n’a pas trouvé le chemin. Pour moi, c’était presque amusant. »
De son côté, Webber a attribué son engagement aux aléas de la course. « Si Fernando (Alonso, vainqueur de la course, ndlr) avait abandonné, nous aurions eu à nous battre pour la victoire, a ainsi justifié l’Australien. Bien sûr, j’ai ignoré les quatre ou cinq rappels de l’équipe ! Je voulais gagner une place. Sebastian faisait de son mieux et moi pareil. Je n’avais pas l’intention de m’accrocher avec qui que ce soit. » Le pilote de 34 ans pourrait regretter son geste. Il ne sait en effet toujours pas s’il sera conservé par Red Bull la saison prochaine, malgré l’annonce la semaine dernière d’une probable prolongation de son contrat par Dietmar Mateschitz, propriétaire de Red Bull. Un feuilleton dont on attend le prochain rebondissement dans deux semaines, sur le circuit allemand du Nürburgring.
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