Affaire des transferts à l'OM: tout ce qu’il faut savoir

L’enquête relative à plusieurs transferts à Marseille, dont celui d’André-Pierre Gignac en 2010, connaît de nouveaux rebondissements. Ce mardi, plusieurs dirigeants ou ex-dirigeants de l’OM, dont l’actuel président Vincent Labrune, ont été placés en garde à vue. RMC Sport fait le point sur cette affaire qui secoue l’actuel leader de Ligue 1.
Un transfert jugé douteux par la justice
En août 2010, l’OM achète André-Pierre Gignac à Toulouse contre une somme de 18 millions d’euros (hors bonus). Une transaction qui avait alerté Thierry Azéma et Christophe Perruaux, deux juges d’instruction marseillais en charge notamment au grand banditisme. En juillet 2011, une information judiciaire avait été ouverte contre X pour « extorsions de fonds, blanchiment et associations de malfaiteurs ». La Police judiciaire s'intéresse principalement au contrat et au transfert d'André-Pierre Gignac, lors duquel des rétro-commissions auraient été versées, mais l’enquête pourrait finalement être plus vaste et concerner les transferts de Samir Nasri (transféré à
Arsenal en 2008), Didier Drogba (arrivé à Marseille en 2003 et parti en 2004
à Chelsea) et Souleymane Diawara (arrivé en 2009).
Où en était l’enquête ?
Dans le cadre de cette information judiciaire, une perquisition avait eu lieu au centre d’entraînement Robert-Louis Dreyfus en janvier 2013. Les bureaux de Vincent Labrune, le président du club, et de José Anigo, le directeur sportif, avait été visités. « L’objet de l’enquête qui a motivé cette perquisition ne vise pas le club mais s’inscrit dans le cadre d’investigations en cours concernant d’autres dossiers, avait à l’époque indiqué l’OM dans un communiqué. Le juge et les enquêteurs n’ont pas donné de détails supplémentaires à la direction de l’OM. » Suite à cette perquisition, le club phocéen s’était porté partie civile dans ce dossier, « afin de faire valoir ses droits et contribuer à la manifestation de la vérité. »
Une vague d’interpellations ce mardi
Tremblement de terre ce mardi matin avec l’annonce de la mise en garde à vue de Vincent Labrune, le président de l’OM, interpellé à son domicile de Saint-Rémy de Provence. A l’époque du transfert, Labrune était président du conseil de surveillance du club. Philippe Pérez, l’actuel directeur général du club, a également été placé en garde à vue à la PJ de Marseille. Jean-Claude Dassier, président de l'OM au moment des faits, serait également en garde à vue, tout comme Pape Diouf, son prédécesseur (2005-2009). L’arrestation de ce dernier signifie d’ailleurs que l’enquête est beaucoup plus élargie que le simple transfert de Gignac. Selon nos informations, la PJ est également passée au domicile de José Anigo, à Aubagne, pour entendre l'ancien directeur sportif de l'OM. Mais ce dernier est actuellement au Maroc, précisément à Marrakech, où il réside depuis quelques mois.
Ce qu'en dit l'OM
L’Olympique de Marseille a réagi sur son site internet, par le biais d’un communiqué, aux gardes à vue de ses dirigeants. Le club phocéen se veut totalement transparent et prône le respect des règles. « Vincent Labrune et Philippe Pérez, président et directeur général de l'Olympique de Marseille, répondent depuis ce matin aux questions des enquêteurs. Les auditions de ce jour s'inscrivent dans un travail d'investigation entamé il y a près de 2 ans portant notamment sur les conditions autour d'anciens transferts de joueurs, rappelle ce communiqué. Depuis l'ouverture de cette enquête, le club et ses dirigeants n'ont cessé de collaborer avec la justice et de contribuer à la manifestation de la vérité. L’actionnaire du club, Margarita Louis-Dreyfus, a réitéré aujourd’hui sa détermination pour que l’Olympique de Marseille soit géré dans le respect des règles professionnelles et éthiques et a exprimé sa confiance la plus absolue dans l’actuelle équipe dirigeante ainsi que dans le système judiciaire français. »
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