Les Bleus gardent les pieds sur la piste

En dépit de ses quatre succès et de ses seize podiums depuis le début de la saison, l’équipe de France de ski alpin s’interdit de se fixer des objectifs trop élevés.

Comme on dit dans le jargon, « ça farte » pour la délégation française de ski alpin, à dix jours désormais du début des JO de Vancouver. Ils étaient encore trois à briller le week-end dernier. Ingrid Jacquemod en descente le samedi (2^e), Marie-Marchand Arvier en Super-G (2^e à Saint-Moritz) et Julien Lizeroux (3^e à Kranjska Gora) en slalom le dimanche. Avant de débuter les Olympiades canadiennes, les Bleus restent sur une fantastique série de seize podiums cette saison, réalisée avec neuf athlètes différents.

« Tous ces résultats nous donnent de la confiance, reconnaît Yves Dimier. On a des athlètes phares comme Sandrine Aubert, Tessa Worley et Julien Lizeroux qui ont déjà gagné des Coupes du Monde. Nos skieurs vont arriver avec de grosses ambitions en étant persuadés de pouvoir briller à Vancouver. »

Mais le directeur technique alpin se veut également très mesuré. « On va aux Jeux avec de bonnes ambitions. Pour certains, cela va paraître modeste mais pour nous, cela se symbolise par deux ou trois médailles. » Le total semble un peu léger compte tenu des récentes performances des skieurs français. Mais cette prudence s’explique. « On a vu en début de saison ce qui peut nous arriver, avec la blessure notamment d’un de nos leaders, Jean-Baptiste Grange, rappelle Dimier. Il faut garder les pieds sur terre, bien préparer les Jeux et ne pas faire trop de plans sur la comète. »

Trois médailles dans le viseur

Pour être heureuse et briller à Vancouver, la France devrait-elle vivre cachée ? Début décembre, elle était aux portes du doute, minée par les blessures de Pierrick Bourgeat, Thomas Fanara, Pierre-Emmanuel Dalcin et donc, de Jean-Baptiste Grange. Alors, même si la confiance est là, pas question de céder à l’euphorie. « Une semaine avant les Jeux, nos résultats sont moins bons, ce qui n’est pas une mauvaise chose, rappelle Dimier. J’espère qu’on reverra nos objectifs à la hausse. Maintenant, ce n’est pas parce qu’on a fait des bons résultats que les JO vont bien se dérouler. On a marqué notre territoire, éveillé la curiosité de nos adversaires. Malgré ça, il faudra tout de même disputer les Jeux à fond. » Et confirmer les belles promesses de l’hiver.

16... Comme le nombre de podiums français depuis le début de la saison.
Hommes : Jean-Baptiste Grange, 3^e à Lévi (novembre, slalom)
Cyprien Richard, 3^e Alta Badia (décembre, géant)
Johan Clarey, 3^e à Val Gardena (décembre, descente)
Julien Lizeroux, 3^e à Zagreb (janvier), 1^er à Adelboden (janvier), 2^e à Kitzbühel (janvier), 3^e à Kranjska Gora (janvier, slalom).

Dames : Sandrine Aubert : 1^ère à Are (décembre), 2^e à Lienz (décembre) et 1^ère à Zagreb (décembre, slalom)
Tessa Worley : 1^ère à Are (décembre, géant), Taina Barioz : 3^e à Lienz (décembre, géant)
Ingrid Jaquemod : 3^e à Lake Louise (décembre, Super-G),  3^e à Haus im Ennstal (janvier, descente), 2^e à St Moritz (janvier, descente)
Marie-Marchand Arvier : 2^ème à Saint-Moritz (janvier, Super-G)