Cannes, Juve, Real, Bleus : les grandes premières de Zidane

Nommé entraîneur du Real Madrid lundi, Zinedine Zidane va entamer son nouveau challenge ce samedi à Bernabeu contre La Corogne (20h30). L’occasion de revenir sur les autres grandes premières de la carrière de l’ancien meneur des Bleus.
20 mai 1989 : premier match pro, double prime
Intégré dans l’effectif de l’AS Cannes (où il est arrivé en 1987) par Jean Fernandez, Zinedine Zidane va disputer son premier match professionnel à 16 ans et 11 mois. Lieu ? La Beaujoire, à Nantes. En face ? Deux joueurs, Didier Deschamps et Marcel Desailly, avec lesquels il triomphera plus tard chez les Bleus. Entré à 12 minutes de la fin du match, ZZ va manquer de réussite en touchant le poteau. Cannes ramène un nul 1-1. Son salaire de l’époque est estimé, selon les sources, entre… 700 et 1 000 francs. De quoi apprécier à sa juste valeur la double prime accordée par le président cannois ce soir-là, pour un montant de 5 000 francs.
8 août 1992 : premier match avec Bordeaux, Domenech sur le banc d’en face
Passé de Cannes à Bordeaux, ZZ découvre un club plus ambitieux qui va notamment le mener à la première finale européenne de sa carrière (Coupe de l’UEFA en 1996). Pour sa première en division 1 avec le maillot au scapulaire, Zidane croise la route de Lyon – où évoluent à l’époque Bruno Genesio et Remi Garde, deux des trois derniers entraîneurs du club – dans sa nouvelle maison du Parc Lescure. Un bon vieux 0-0 des familles dans ce qui est aussi la première ensemble d’un trio Lizarazu-Dugarry-Zidane qui va apporter beaucoup de bonheur aux Girondins. Pour l’anecdote, il faut se tourner vers les bancs. A Bordeaux, c’est coach Courbis, cher à RMC Sport. A Lyon, c’est un certain Raymond Domenech, avec qui Zinedine vivra sa dernière aventure de joueur lors de la Coupe du monde 2006.

17 août 1994 : premier match avec les Bleus, premier doublé
L’histoire fait désormais partie de la légende. Les prémices d’un futur doré. Pour sa première avec les Bleus, qu’il a rejoints pour pallier le forfait de Youri Djorkaeff, ZZ est placé dans des conditions idéales : un match amical face à la République tchèque dans son antre du Parc Lescure, où il joue avec les Girondins. Il va en profiter pour frapper un grand coup. Entré pour remplacer Corentin Martins à la 63e, le numéro 14 retourne le match à lui seul. Alors que la France est menée 2-0, il marque deux fois en quelques minutes – un slalom génial conclu par une frappe du gauche puis une tête – et permet aux Bleus d’arracher le nul (2-2). La belle histoire avec les Bleus a commencé.
10 juin 1996 : premier match à l’Euro, Duga en héros
Pour sa première en grande compétition internationale avec la France, Zidane n’est pas dans les meilleures dispositions. Victime d’un accident de voiture peu avant l’Euro, il n’est pas au top de sa forme. Mais il garde la confiance d’Aimé Jacquet et reste titulaire. La compétition débute contre la Roumanie (comme pour les Bleus version 2016, qui affronteront également la Roumanie en ouverture le 10 juin), où le groupe français a obtenu une victoire fondatrice (avec un but de ZZ) lors des éliminatoires. Diminué, Zinedine ne brille pas. Et les Bleus sont sauvés par son pote Dugarry, buteur d’une tête pleine de réussite sur une passe signée Djorkaeff.
8 septembre 1996 : premier match en Serie A, la presse le trouve « lent »
Zidane-Del Piero-Boksic-Vieri. Pour sa première en Serie A avec la Juventus Turin, qu’il a rejoint à l’été 1996, ZZ est entouré par du beau monde dans la ligne offensive. Un quatuor qui va faire parler la poudre sur le terrain de la Reggiana. Dès la 7e minute, le Français lance Boksic dont le centre-tir trouve Vieri, qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide. Mais la Reggiana égalise dans la foulée par Tovalieri. Plus tard en première période, Del Piero fracassera le poteau suite à un service de Zizou. S’il est encensé par son entraîneur Marcello Lippi, le match de Zidane est loin de faire l’unanimité dans la presse transalpine, qui le juge « lent ».
11 septembre 1996 : premier match en Ligue des champions, Canto et caviar
Pour ses débuts dans la plus grande compétition européenne, ZZ a le droit à un match de gala : Manchester United au stade Delle Alpi à Turin. En face, le capitaine est un certain Eric Cantona, auquel Aimé Jacquet a préféré Zidane chez les Bleus en vue de la Coupe du monde 1998. L’occasion de marquer son territoire. Zizou va le faire avec classe. A la 34e, il se révèle plus rapide que… Canto, sur le coup de rein et récupère le ballon dans le rond central. Un coup d’œil pour jauger la situation et Zidane lance Boksic en profondeur d’un caviar millimétré. Une merveille conclue par un but du Croate. La Juve l’emporte 1-0. Elle ira jusqu’en finale de la compétition, battue par le Borussia Dortmund.
12 juin 1998 : premier match en Coupe du monde, il libère son copain
Disputer une Coupe du monde à domicile est déjà un honneur. Mais jouer le match d’ouverture dans sa ville, à la maison ou presque, c’est la cerise sur le gâteau. Zidane va le vivre contre l’Afrique du Sud dans un Vélodrome où il a tant rêvé lors de sa jeunesse. Alors qu’on suspecte Zizou d’avoir influencé le sélectionneur pour prendre son grand pote Dugarry, ZZ va libérer son ami en déposant un corner sur sa tête pour l’ouverture du score. Plutôt que de remercie Zinedine, Duga préfère faire de grands gestes de rage en direction des journalistes. Zidane, lui, va voir son Mondial basculer au match suivant avec une expulsion contre l’Arabie Saoudite. Le 12 juillet, son doublé de la tête en finale contre le Brésil en fera un héros national.
19 août 2001 : premier match avec le Real, vision et coup de patte
Transfert le plus cher de l’histoire (à l’époque), Zidane débute son aventure au Real par la manche aller de la Supercoupe d’Espagne à Saragosse. Très attendu, ZZ déçoit. Isolé, transparent, il prouve qu’il est encore loin d’être adapté au jeu de ses nouveaux coéquipiers. Mais sa classe transparaît en un seul coup de patte. Une merveille d’offrande pour Flavio Conceiçao, qui en profite pour ouvrir le score à la 54e. Plus à l’aise en seconde période, ZZ sera tout de même remplacé par Fernando Morientes à la 80e. Il n’a pas encore conquis Madrid. Mais son caviar en appelle bien d’autres.
24 août 2014 : premier match sur le banc du Castilla, il donne déjà de la voix
Nommé entraîneur de la réserve du Real Madrid, qui évolue en troisième division espagnole, Zidane débute sa carrière de coach par un derby contre l’Atletico Madrid B. A 42 ans, l’ancien adjoint de Carlo Ancelotti entame sa nouvelle vie par une défaite 2-1. On découvre alors un nouveau ZZ. Casquette sur la tête, il a disposé ses hommes en 4-4-2. Intense, impliqué, il se lève et se rassoit à de nombreuses reprises, recadre ses joueurs et donne de la voix en espagnol (« Vamos ! » et autres « Va, va, va, va ! » ou « Fuera ! »). Cela n’empêchera pas la défaite. Il en connaîtra deux autres avant de goûter enfin au succès lors de la quatrième journée de championnat.
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