Coronavirus: la crise va être violente pour le foot mais pourrait ne pas durer

Tous les indicateurs sont dans le rouge et les observateurs prédisent un cataclysme pour l’économie du football depuis le début de la pandémie de coronavirus. Une étude vient pourtant rebattre les cartes et prédirait un retour à l’équilibre d’ici 2021.
Le cabinet Deloitte, célèbre pour ses études annuels "Football Money League" sur la comptabilité et la croissance des grands clubs européens, vient de publier une étude d’impact de l’épidémie de coronavirus au sein des cinq grands championnats, la Premier League, la Bundesliga, la Liga, la Serie A et la Ligue 1.
Et comme beaucoup d’autres analyses, les pertes estimées dépassent le milliard, 1,4 milliard d’euros précisément, soit une récession totale de 8% sur la saison 2019-2020. Et ce malgré la reprise du football annoncée un peu partout. Rien qu’en Angleterre, la fin de saison jouée entièrement à huis-clos coûtera aux équipes de Premier League la bagatelle de 380 millions d’euros en manque à gagner pour les recettes liées à la billetterie.
Des pertes importantes un peu partout en Europe
En Espagne, où le championnat va aussi reprendre, la facture montera à 300 millions d’euros sans les supporters et les spectateurs. A cela se rajoutera la baisse des revenus commerciaux et les dédommagements des diffuseurs après l’arrêt provisoire des championnats (et l’arrêt définitif en France).
A ce sujet, le Financial Times parle d’une demande de 368 millions d’euros de la Sky et de BT, les diffuseurs officiels de la Premier League outre-Manche, en raison de la perte de revenus publicitaires et de la chute des abonnements.
Mais, au-delà de ce scénario très pessimiste pour le football européen, ce qui ressort de l’étude Deloitte c’est l’espérance affichée. Dans une prédiction plus ou moins longue, étalée jusqu'en 2021, le cabinet évalue un regain dès la saison prochaine, avec un rattrapage sur toutes les variables économiques.
Une reprise qui arrivera rapidement
En raison du caractère exogène de la crise, exceptionnelle et imprévue, les auteurs considèrent que la reprise interviendra très rapidement, une fois que la covid-19 aura été contrôlée. Une fois passée cette étape, de nouveau, les gens consommeront football, s’abonneront aux chaînes de télévision, regarderont des matchs de football, se passionneront pour les rencontres et achèteront des maillots et des produits dérivés.
Sur la période 2019-2021, qu’il s’agisse de l’Angleterre, de la France, de l’Espagne ou de l’Italie, les pertes devraient être rattrapées en moins d’un an. En Premier League, Deloitte pronostique un chiffre d’affaires, dès 2021, supérieur à 6 milliards d’euros, alors qu’il devrait chuter à 5 milliards en 2020. Idem en France, où la crise actuelle devrait empêcher le championnat d’atteindre la barre fatidique des 2 milliards de revenus, chiffre qui devrait être atteint en 2021.
La Bundesliga moins bien armée pour la reprise?
Une Ligue néanmoins semble moins bien profiter de cet avenir clément: la Bundesliga. En effet, bien que l’Allemagne ait été la première à reprendre, le mois dernier, son économie semblerait moins bien repartir. Le pays était au même niveau que l’Espagne en 2019, avec un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros. Et pendant que la Liga devrait atteindre les 4 milliards en 2021, la Bundesliga resterait au même niveau que 2019.
Pour Deloitte, cela s’expliquerait par les contraintes inhérentes au football outre-Rhin, notamment la règle du 50+1 qui empêcherait d’attirer de riches investisseurs étrangers, ou par le modèle économique des clubs, basées essentiellement sur la billetterie et les revenus commerciaux avec des partenaires locaux, gravement touchés par la crise.
Votre opinion