Coronavirus: où en est le sport français face à l’épidémie?

Le coronavirus se propage en Europe et dans le monde depuis quelques semaines. Entre gestion des supporters et des rencontres, le sport tricolore tente de s’organiser face à la crise sanitaire et certaines disciplines sont déjà directement touchées par l’épidémie quand d’autres retardent encore l’échéance.
Le spectre du coronavirus s’empare petit à petit de la France et forcément le sport n’y échappe pas totalement ce jeudi, au lendemain du premier Français décédé après avoir contracté cette maladie. En marge des propos d’Emmanuel Macron sur les risques sanitaires, plusieurs événements sportifs organisés dans l’hexagone ou comprenant des athlètes français pourraient connaître des bouleversements.
"On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive... On va devoir l'affronter au mieux", a notamment lancé le président de la République lors de son passage à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Et le sport français entend bien suivre avec attention les recommandations des autorités sanitaires et des pouvoirs publics.
Le foot prône la sensibilisation
Mercredi, l’OL a reçu la Juventus lors des huitièmes de finale de Ligue des champions. Face à l’afflux de supporters turinois en provenance d’une région touchée par l’épidémie, le club rhodanien et les autorités ont préféré ne pas céder à la panique et ont lancé plusieurs messages préventifs pour limiter les risques sur les écrans géants du Groupama Stadium.
Avec la 26e journée de Ligue 1 et la 27e journée de Ligue 2 prévues ce week-end, la LFP ne souhaite prendre aucun risque et attend une décision officielle des autorités avant de reporter des rencontres ou d’annuler le déplacement des fans. En lien permanent avec les ministères de la Santé, des Sports et de l’Intérieur, la Ligue reste aux aguets mais a confirmé en début de semaine qu’aucun match n’était menacé pour le moment. L’instance du football professionnel se réserve le droit de reporter des rencontres voire d’arrêter le classement à une nouvelle date en retirant certaines journées de championnat si le coronavirus empêchait la bonne tenue de la L1 et de la L2.
En Top 14 rien ne bouge encore, le Tournoi des VI Nations dans l'attente
A l’image du football, le rugby français n’est pas encore véritablement impacté par l’épidémie et n’a pas pris de décision pour limiter les risques de transmission. La Ligue Nationale de Rugby n’a pas reçu de recommandations particulières des autorités publiques à ce sujet et ne compte pas affoler les supporters tant que cela n’est pas nécessaire.
"La LNR suivra les recommandations comme l’ensemble des acteurs du pays, elle se prépare évidemment aux différents scénarios, a indiqué une source proche de l’instance pour RMC Sport. Mais il est prématuré d’en parler." Pour les matchs de rugby amateur, là aussi, rien n’est prévu pour le moment mais la situation pourrait encore évoluer en fonction des décisions et recommandations en provenance de la santé publique. Alors que la rencontre Irlande-Italie a été reportée dans le Tournoi des VI Nations, le match entre les Bleus et le XV du Trèfle prévu le 14 mars au Stade de France, est pour l’instant maintenu.
Plusieurs TQO maintenus dans les sports de combat
Le CIO n’a toujours pas tranché quant à une éventuelle relocalisation des Jeux olympiques de Tokyo et plusieurs disciplines présentes au Japon continuent d’octroyer le précieux sésame pour la compétition nippone. C’est notamment le cas dans plusieurs sports de combat où les athlètes français se retrouvent concernés. Le TQO asiatique de taekwondo, initialement prévu en Chine (10-11 avril) a été déplacé en Jordanie alors que celui prévu à Milan les 24 et 25 avril reste en suspens.
En karaté, la Fédération internationale n’a pris aucune décision concernant les épreuves européennes de Salzbourg ainsi que le TQO de Paris (8-10 mai). Les lutteurs tricolores, eux, ne devraient pas avoir grand-chose à craindre lors du stage organisé en Ukraine puis en Hongrie avant le TQO de Budapest (19-22 mars). Après les interdictions de déplacement pour les judokas chinois, la Fédération français attend de connaître les recommandations des autorités sanitaires pour les futurs voyages des athlètes français lors de leur montée en puissance pour les Jeux olympiques de Tokyo.
Paris-Nice épargné, Milan-San Remo dans le doute
Pendant que les Mondiaux de cyclisme sur piste se déroulent sans encombre à Berlin, plusieurs épreuves de l’UCI craignent d’être bouleversées par le coronavirus. Si l’entreprise ASO assure n’avoir pour le moment aucune réserve quant à la tenue de Paris-Nice, tout en restant vigilante à l’évolution de la pandémie, plusieurs épreuves italiennes demeurent en suspens. Certains coureurs tricolores pourraient ainsi voir leur début de saison modifié si Milan-San Remo ou même Tirreno-Adriatico venaient à être suspendues par les autorités sanitaires italiennes.
"Nous sommes très inquiets de la propagation de l’épidémie parce que la situation en Italie est vraiment difficile. Nos premières préoccupations sont Tirreno-Adriatico et surtout Milan-San Remo, qui sont programmés dans moins d’un mois, a expliqué Mauro Vegni, le patron de l’organisateur RCS Sport, auprès de la presse transalpine. Il n’y a pas de plan B pour cette dernière. Si le gouvernement confirmait le blocage du sport à Milan et en Lombardie il faudrait l’annuler."
Dans d’autres sports comme le short-track, dont les Mondiaux prévus en Corée du Sud (13-15 mars) ont été suspendus, ou encore le ski alpin, là encore les sportifs français se trouvent dans l’attente d’une décision des autorités face au coronavirus.
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