Coupe du monde 2010: la FFF aurait perdu le rapport sur Knysna

Selon Le Monde, le rapport rédigé par la Fédération française de football sur les événements de Knysna a disparu.
A l'approche son dixième anniversaire, "l'affaire Knysna" refait son apparition dans les instances du football français. C'est, en fait, plutôt une disparition qui remet le dossier sur le devant de la scène près de dix ans, donc, après le refus des joueurs de l'équipe de France de s'entraîner, le 20 juin 2010, après l'exclusion du groupe de Nicolas Anelka, après des propos présumés injurieux tenus contre Raymond Domenech, sélectionneur, à la mi-temps du match précédent face au Mexique.
L'affaire avait éclaboussé le football français jusqu'au plus hautes sphères de l'Etat. Mais tout n'est pas encore clair sur les circonstances de cet invraisemblable enchaînement d'événements (la débâcle sportive, les insultes d'Anelka, l'apparition inattendue de Ribéry dans Téléfoot, puis la grève de l'entraînement). Et cela devrait encore rester flou puisque le rapport rédigé par la mission d’information de la FFF chargée d’enquêter en urgence sur Knysna a disparu, révèle Le Monde.
"Y a-t-il des noms que la FFF ne souhaite pas voir apparaître aujourd’hui?"
C'est ce qu'a assuré Noël Le Graët, président de la FFF, à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), après un premier refus de communiquer la pièce. La CADA l'a signifié dans un avis du 31 mars 2019. La démarche faisait suite à la demande d’un certain "Monsieur X". Selon la FFF, le rapport "n’a pas été archivé à l’époque". "Y a-t-il des noms que la FFF ne souhaite pas voir apparaître aujourd’hui?", s’interroge un ancien membre de l’encadrement des Bleus au Monde.
Ce rapport de 15 pages comprend la transcription des auditions des joueurs, restés anonymes, condition sine qua none pour qu'ils veuillent bien s'exprimer. 18 des 23 joueurs avaient accepté de s'y soumettre pour répondre aux questions des enquêteurs sur le déroulement des événements. Cela avait débouché sur les sanctions de Nicolas Anelka (18 matchs de suspension), Patrice Evra (5), Franck Ribéry (3) et Jérémy Toulalan (1).
"La FFF nous avait demandé que le rapport reste au sein de la fédération. Cela faisait partie des conditions, explique Patrick Braouezec, alors député (ex-PCF) de Seine-Saint-Denis et président de la Fondation du football qui composait la mission d’information avec Laurent Davenas, avocat général près la Cour de cassation, et Jacques Riolacci, ancien président de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel. Après, ils en ont fait ce qu’ils ont voulu."
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