Delcourt : « Les Qataris, des fils à papa qui jouent avec l’argent »

Guy Delcourt, le député-maire de Lens, s’est ému, via un communiqué, de l’investissement à coup de millions d’euros des Qataris au PSG. Joint par RMC Sport, il explique les raisons de sa colère. Il craint notamment pour la santé financière du football français.
Guy Delcourt, pourquoi avez-vous publié ce communiqué de presse à ce moment de la saison ?
A force d’entendre les problèmes financiers qui se posent à travers le monde et d’entendre parler à longueur de soirées de cette intervention financière du Qatar au PSG, j’ai considéré que la situation justifiait une réaction de l’homme politique que je suis. D’un côté, tout s’effondre partout, on nous parle de famine, et de l’autre on entend un joyeux prince qatari jouer avec ses millions. Je me méfie des investisseurs d’un jour qui sont capables de mettre des centaines des millions et qui peuvent aussi les retirer du jour au lendemain.
Considérez-vous que ces sommes investies par QSI soient de l’argent perdu ?
Ce n’est pas de l’argent jeté par les fenêtres. Je ne vise pas spécialement le Qatar. Les Emirats arabes, qui sont producteurs de gaz ou de pétrole, investissent à grands renforts de millions parce que les circonstances le permettent. Chez ces fils d’émir, qui sont un peu des fils à papa, on joue un peu avec l’argent. On achète un club comme on se paie un immeuble avenue George V. Il est temps que les présidents veillent à ce que les investissements soient dans l’intérêt de la pratique du football et non pas pour des placements ou des achats de joueurs comme on parie sur des chevaux de course. Sinon, je crains que le plus beau des sports se retrouve dans une situation ingérable. Et ce n’est pas parce qu’il s’agit du PSG ni une question d’anti-parisianisme. Si ça avait été Lens ou le LOSC, j’aurais eu la même réaction.
Pourquoi ne vous étiez-vous pas étonné, par exemple, de la politique de recrutement de Lyon qui a dépensé plusieurs dizaines de millions d’euros ces trois dernières ?
C’était il y a quelques années et l’environnement économique international n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. On ne peut pas dissocier le sport, qui est aujourd’hui une gestion d’entreprises, de ce qui se passe dans le monde. Alors que des pays sont au bord de la faillite, on ne peut pas avoir les mêmes attitudes qu’il y a quatre ou cinq ans. Nous avons sur le marché des joueurs de très bon niveau qui ne valent pas 41 millions d’euros et à qui on ne donne pas leur chance. Tout ça parce qu’il y a ce marché international qui est troublé par les clubs espagnols, italiens et anglais qui sont capables d’acheter alors qu’ils ont en cessation de paiement.
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