Gignac, au nom des siens

A l’heure où les trois coups de Roland-Garros s’apprêtent à sonner, avec son cortège de joueurs entraînés par papa ou maman, André-Pierre Gignac, attaquant des Bleus, présente un profil de tennisman. A 24 ans, le joueur de Toulouse ne se déplace pas sans sa famille, et… quelle famille !
Gérald le papa, Italien de 47 ans, ne rate pas un match de son fiston. Depuis Martigues, port d’attache familial des Bouches-du-Rhône, cet agent de sécurité sillonne l’Hexagone pour suivre au Stadium ou ailleurs les sorties de « Dédé ». « Je suis footballeur du dimanche, André-Pierre a découvert le foot avec moi, alors le voir jouer à ce niveau aujourd’hui, c’est fantastique ».
La maman du meilleur buteur du championnat de la saison 2008/2009 n’est pas non plus en reste. Corinne, Gitane de 45 ans fait les marchés dans le 13, mais dès qu’elle le peut elle « monte à Toulouse » pour aller au près de son gaillard d’1m86 et 80 kilos. La famille, c’est papa et maman, mais c’est aussi six autres rejetons sachant que les Gignac pratiquent la famille recomposée. Du nombre, donc, et de l’affection. Notamment pour les anciens, les grands-parents. Comme ceux, côté paternel, chez qui le gosse de Port-de-Bouc va dormir quand il est adolescent le mardi soir pour aller au match du mercredi. « Le foot pour lui, raconte son père, a toujours été du plaisir, gamin mais aujourd’hui encore, il n’a pas changé. »
Le sens de la filiation, l’attaquant international le perpétue. Dans la plus stricte convention des grandes familles, il a donné à son fils le prénom de… André-Pierre. Le dernier-né portera donc le prénom de papa, qui porte le prénom du grand-père paternel (André) et du grand-père maternel (Pierre)…
Domenech apprécie sa joie de vivre
Une grande-famille que les Gignac, avec « André-Pierre de Toulouse » dans le rôle de l’homme public que l’on voit à la télé et sur les panneaux publicitaires. Ce côté affectif, le joueur l’a conservé. Arrivé à Toulouse en 2007 en provenance de Lorient où il a passé trois saisons avec un intermède à Pau (National), APG souffre de la présence écrasante d’Elmander. Le départ du Suédois la saison suivante permettra l’éclosion et la réussite que l’on connaît avec le titre de meilleur buteur de L1. Aujourd’hui, malgré une saison gâchée par les blessures, l’attaquant devrait quitter la Ville Rose, même si, comme le dit son entraîneur Alain Casanova, « c’est un gars attachant qu’on a envie de garder au-delà de ses qualités de footballeur ». « André-Pierre ne s’est jamais fait d’ennemi », confirme son père Gérald.
Tout juste peut-il se montrer impétueux. Comme quand il débarque à Lorient en 2004. « J’étais un peu lourd, je ne trouvais pas mes limites », reconnait le joueur qui est alors prêté par Christian Gourcuff à Pau pour y être dégrossi. Cette saison, l’attaquant est miné par une pubalgie mais il insiste, veut jouer, refuse le repos sauf quand la douleur l’y contraint. « Ces deux mois de coupure m’ont fait du bien, admet-il le 17 mai sur l’antenne de RMC. La prochaine fois, je m’écouterai, je prendrai plus soin de mon corps. »
Sa présence dans la liste des 24 est une récompense. Il fait partie de ces joueurs, à la saison ratée, à qui Domenech a adressé ses « condoléances » lors de sa causerie de mardi soir. Mais avec ses quatre buts en dix sélections, APG a largement œuvré dans la qualification des Bleus au Mondial. Et ça, le sélectionneur s’en souvient. Et de sa bonne humeur communicative, ce « plaisir à jouer au ballon », comme le dit papa Gérald. Il sera d’ailleurs à Lens mercredi, lors du match des Bleus contre le Costa Rica, pour voir son fils « accrocher quelques minutes de match » face aux Henry et Anelka, les tauliers. Au nom des siens.
Chaque jour, Rmcsport vous présentera un Bleu vu par un proche. L’occasion de passer de l’autre côté du miroir et de découvrir la face caché de vos joueurs préférés. Samedi : Marc Planus.
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