L’OM plie mais ne rompt pas

Après deux défaites en moins d’une semaine, Marseille a stoppé la spirale négative en battant Lens au Vélodrome (2-1) ce dimanche en clôture de la 12e journée de Ligue 1. Mais en montrant d’inquiétantes limites physiques à une semaine du choc face au PSG.
La force de l’habitude a fini par imposer son principe de réalité. Chaque fois que l’OM avait ouvert le score en championnat cette saison, soit à huit reprises, il l’avait emporté. Les hommes de Marcelo Bielsa peuvent désormais se targuer d’un neuf sur neuf. Vainqueurs de Lens dans la douleur ce dimanche au Vélodrome (2-1), Marseille a repris quatre longueurs d’avance sur le PSG en tête de la L1 avant le choc tant attendu de dimanche prochain au Parc des Princes. Sur le plan comptable, opération parfaite, donc. Mais que ce fut difficile. Que ce fut laborieux. Et si le but de Florian Thauvin (2-1, 60e) a libéré les siens en rapporté trois points, impossible de ne pas revenir sur le reste. De ne pas se poser des questions essentielles pour la suite.
Avec un thème évident : déjà le coup de la panne ? Un tantinet provocatrice quand on parle du… leader, la question prend tout son sens dans l’analyse globale des huit derniers jours. Du début des matches officiels à la 10e journée, l’OM n’avait concédé que deux « mauvais » résultats : un nul contre Bastia (3-3) et une défaite face à Montpellier (0-2). Sur les huit derniers jours, ils ont failli en connaître trois. Après la défaite à Lyon en championnat (1-0) et celle à Rennes en Coupe de la Ligue (2-1), voir Lens revenir de son voyage au Vélodrome avec au moins un point dans la besace n’aurait pas été un scandale. Loin de là. La faute à des Olympiens très fébriles derrières et sans grande inspiration devant. Emoussés dans toutes les lignes, surtout.
Les absences, talon d’Achille marseillais ?
Le débat avait déjà animé la chronique footballistique des premières semaines de la saison : jusqu’où Marcelo Bielsa pourra-t-il maintenir sa méthode si exigeante sur le plan physique et obtenir de bons résultats avant de « crâmer » son effectif ? Avec l’enchaînement des victoires, la tentative de trouver des poux sur la tête marseillaise avait disparu. Elle revient sur scène avec fracas après une semaine où les certitudes accumulées par Marseille depuis le début de l’exercice ont (un peu) commencé à se fissurer. Pour mieux comprendre les limites physiques de l’OM, il fallait voir ce match contre Lens. Noter des défenseurs marseillais en retard, à la faute, semblant parfois peu concentrés. Observer des attaquants olympiens incapables d’assurer une activité suffisante pour créer le danger, ou si peu. Contre Lens, les actions symboliques de la fébrilité des premiers se sont multipliées.
Face au pressing nordiste, les pertes de balle de Nkoulou (29e) ou Mendy (30e) auraient pu coûter cher. Le côté « poteau immobile » de Fanni sur l’égalisation signée Guillaume (1-1, 31e) sera là pour ça. Et la façon dont Guillaume aura déposé Nkoulou (tout de même buteur pour l’ouverture du score à la 10e) puis Fanni avant la frappe au-dessus de Cyprien (48e) n’aura pas non plus rassuré le Vélodrome. Mais alors, comment expliquer ce coup de moins bien ? En partie avec une statistique : absences obliges, Bielsa avait effectué deux changements dans son onze par rapport à celui défait à Lyon. Son total le plus élevé depuis la… deuxième journée ! Habitué à évoluer avec des groupes très resserrées, l’entraîneur argentin connaît le revers de cette stratégie. Avec quelques absences, les murs du château peuvent se lézarder. Lens l’a prouvé et aurait même pu le faire encore plus si Touzghar n’avait pas raté son face-à-face final avec Mandanda (96e). Paris, qui va accueillir un OM privé de Morel, Romao, Ayew et peut-être Dja Djédjé, a le potentiel pour enfoncer le clou. Mais l’OM aura une semaine pour se préparer. En ce moment, pour Bielsa et sa méthode, c’est peut-être l’essentiel.
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