LFP: Le putsch avorté du foot français

Un CA avorté, une élection repoussée au 11 novembre... Mais que se passe-t-il chez les dirigeants du foot français?
Tout a commencé ce mardi 4 octobre. Les présidents de « Première Ligue » (Syndicat composé de Angers, Monaco, Saint-Étienne, Troyes, Nantes, Gazélec Ajaccio, Bordeaux, Lille, Nice, Lyon, Paris Saint-Germain, Reims, Toulouse) se rendent compte que les présidents de Lorient, Bastia, Rennes, Caen et Montpellier qui appartiennent au syndicat n’assistent pas à une réunion très importante pour l’élection du conseil d’administration de la LFP qui aura lieu le mercredi.
Bernard Caiazzo président de Première Ligue passe quelques coups de fil mais personne ne sait où sont les 5 présidents manquants.
Putsch dans le XVIe
Ces présidents sont en fait dans un hôtel du 16e arrondissement, ils se sont réunis avec le seul président de L1 qui avait refusé de rejoindre Première Ligue : le guingampais Bertrand Desplat.
Ensemble, ils sont en train d’organiser un putsch pour récupérer la gouvernance de la Ligue 1. Desplat explique que 18 clubs de Ligue 2 (sauf le Gazelec et Reims) sont prêts à soutenir ce putsch. Les présidents évoquent entre autres le fait que le pouvoir doit être récupéré et qu’il ne peut pas rester entre les mains exclusives des grands clubs. Lorient, Bastia, Rennes, Caen, Montpellier et Guingamp se mettent d’accord alors pour transmettre une deuxième liste pour entrer au CA de la LFP en tant que représentants des clubs de Ligue 1.
Avec ou sans Aulas
De l’autre côté, le syndicat Première Ligue se met d’accord sur 8 noms pour intégrer le CA de la Ligue (Nasser Al-Khelaïfi, Jean Michel Aulas, Saïd Chabane, Olivier Sadran, Jean Pierre Rivere, Michel Seydoux, Jean Louis Triaud, Vadim Vasilyev) pensant avec certitude que cette liste va passer.
Ce mercredi matin en arrivant à la FFF pour l’assemblée générale, les présidents des grands clubs comprennent le putsch. Les putschistes transmettent une liste pour le CA de la Ligue avec 8 noms, les présidents de Paris, Monaco, Lorient, Guingamp, Rennes, Montpellier, Dijon et Caen.
Une liste sans le président de l’OL Jean Michel Aulas. Plusieurs présidents de grands clubs expliquent en privé que le CA de la Ligue ne peut pas être fait sans JMA. Pourtant plusieurs clubs notamment certains des putschistes expliquent que le président lyonnais n’est pas indispensable à la LFP. Comme le concède un président présent à l’AG, « on a l’impression que c’est dirigé contre Aulas, qu’ils ont une dent contre lui et qu’il veulent l’avoir. »
« Pathétique, pitoyable et ridicule pour le football français »
Face à cette situation, 11 clubs Ligue 1 et 2 clubs de Ligue 2 (Gazelec et Reims) refusent d’entrer dans la salle du vote pour émarger au même titre que les représentants des familles.
27 clubs de Ligue 1 et Ligue 2 réunis par Bertrand Desplat et l’UCPF sont alors dans la salle pour voter. Les familles du football réunis autour de l’UNFP et de l’Unecatef refusent aussi d’entrer et d’émarger.
S’ensuivent alors des négociations, des disputes et des engueulades selon plusieurs témoins. L’ambiance est tendue, une situation décrite comme « pathétique, pitoyable et ridicule pour le football français » selon un président de Ligue 1.
Pour démarrer le vote du CA de la Ligue 57,25% des votants sont dans la salle. Le minimum requis est de 57,71% pour démarrer le vote. Il aurait fallu qu’un club de Ligue 2 rejoigne les putschistes pour que l’assemblée générale ait lieu et la possibilité de voir le CA basculer.
Didier Quillot: « Je ne minimise pas la situation mais je cherche à relativiser. »
Ce mercredi le football français fait face à une crise de gouvernance sans précèdent. C’est la première fois que des clubs de Ligue 1 n’arrivent pas à trouver d’accord pour la gouvernance de la Ligue.
La prochaine assemblée générale à lieu le 11 novembre. Apres cette AG, la Ligue connaîtra son nouveau conseil d’administration.
Didier Quillot, qui a pris le dossier à bras le corps, le directeur général exécutif de la LFP reconnait que la situation fragilise le football professionnel et la Ligue qui est prise en otage « je ne minimise pas la situation mais je cherche à relativiser. J’ai pris la décision de convoquer cet après-midi une réunion du Collège Ligue 1 et une autre avec le collège de la Ligue le 19 et 20 octobre afin de designer de manière équilibrée les 8 représentants de Ligue 1 et les 3 de ligue 2 candidats au conseil d’administration de la Ligue lors de l’AG du 11 novembre »
Votre opinion