Liga: comment le Real Madrid a conquis son titre de champion

Après deux ans de disette, le Real Madrid est de nouveau champion d'Espagne. Lors de la 37e journée de Liga, les protégés de Zinedine Zidane ont assuré leur 34e sacre national en s'imposant 2-1 face à Villarreal. Un titre obtenu grâce à un parcours sans-faute réussi depuis la reprise, avec des leaders - Sergio Ramos et Karim Benzema en tête - revenus au top au meilleur des moments.
C’est la fin d’un (petit) règne de deux ans pour le FC Barcelone. Troisième en 2018 et 2019, le Real déloge son rival catalan pour retrouver le sommet de la Liga. Officiellement sacrés ce jeudi soir à une journée de la fin du championnat, avec une victoire contre Villarreal (2-1), les Madrilènes décrochent leur 34e titre sur la scène nationale, le troisième en dix ans.
A deux points du Barça au moment de la reprise post-coronavirus début juin, ils auront fait la différence dans le sprint final. Sans être flamboyants, sans régaler leurs supporters par leur qualité de jeu, mais en retrouvant une solidité défensive au meilleur des moments et en saisissant chaque opportunité pour empiler les succès.
Une série royale depuis la reprise
Les chiffres sont implacables. Depuis son retour sur les terrains, le Real a décroché dix victoires en autant de matchs disputés. A l’exception du Bayern Munich, aucune formation européenne n’a réussi une telle série après la reprise des championnats. Mais si les Munichois ont roulé sur la concurrence dans le sprint final, les protégés de Zinedine Zidane n’ont pas laissé la même impression.
Il y a bien eu une victoire 3-0 contre Valence en juin (avec un score assez flatteur), mais la plupart des autres succès merengue ont été obtenus par un but d’écart, voire deux. Avec, souvent, Karim Benzema à la finition.
Benzema indispensable
Car évoquer le titre du Real sans aborder la forme étincelante affichée par l’ancien Lyonnais n’aurait aucun sens. Outre ses sept buts inscrits depuis juin, dont un bijou contre Valence, il a assumé son rôle de leader à merveille en faisant jouer ses partenaires comme peu de joueurs ont su le faire ces dernières semaines. Casemiro, buteur sur le terrain de l’Espanyol Barcelone (1-0) sur une talonnade fabuleuse du Français, peut en témoigner.
"Souvent, on voit Karim comme le numéro neuf de Madrid, il faut qu'il marque des buts. Mais il ne fait pas que cela. Donc quand il marque, je suis content parce qu'il ferme un peu des bouches. Et ce que je veux dire par là, c'est que son travail, il le fait quoi qu'il arrive", se réjouissait Zidane le mois dernier.
Des leaders de retour au top
Benzema n’est pas le seul à avoir retrouver son meilleur niveau pour guider le Real vers le titre. Dans le sillage de Thibaut Courtois, de retour au top après des premiers mois en dents de scie, et Sergio Ramos, aussi impitoyable défensivement que clinique face au but (cinq buts au compteur depuis la reprise), la défense merengue a balayé les doutes apparus au début de saison sur sa solidité.
"L'aspect défensif, moi qui suis un entraîneur qui aime jouer, je pense que c'est le plus important. Nous avons un avantage: tous les joueurs sont engagés dans ce qu'ils font. Ce n'est pas le travail que de quatre joueurs. On dégage une force, une attitude d'équipe, qui est très importante pour gagner des titres", se félicitait Zidane fin juin, par ailleurs convaincu d’avoir avec Ramos et Raphaël Varane "la meilleure doublette de centraux" de l’histoire du Real.
✍🤍 @Benzema inventó la poesía, @Casemiro la recitó... pic.twitter.com/qvCXOjqEkj
— LaLiga (@LaLiga) June 30, 2020
Elogieux envers son groupe, Zidane mérite lui aussi les félicitations du jury. Laisser de côté son si cher 4-3-3 pour parfois mettre en place un 4-2-3-1 s’est révélé payant. Comme son choix de procéder à plusieurs changements entre chaque match. Des éléments en ont profité pour s’affirmer comme Ferland Mendy, dont l’apport offensif a fait un bien à son équipe, et Luka Modric, redevenu une pièce essentielle du milieu de terrain après une longue période compliquée dans la foulée de son triomphe au Ballon d’or en 2018. Costaud dans tous les secteurs du jeu et pragmatique, capable de laisser espérer ses adversaires pour mieux les abattre froidement, ce Real aura su réunir les ingrédients nécessaires pour griller la politesse à un Barça si décevant cette saison.
Un Barça en crise et des polémiques autour de l'arbitrage
Pendant que les protégés de Zidane signaient un sans-faute, ceux de Quique Setién lâchaient des points à Séville, Vigo et contre l’Atlético, tout en s’offrant de nouvelles polémiques: le coup de pression de Lionel Messi qui songerait à partir, l’humiliation vécue par un Antoine Griezmann entré seulement à la 90e minute de jeu face à l’Atlético et plus globalement la remise en cause de Setién. Il est évident que cette crise catalane a fait les affaires du Real, qui a aussi profité, selon certains, de quelques décisions arbitrales plus ou moins litigieuses, avec pas moins de cinq penalties sifflés en sa faveur depuis la reprise. Agacé par toutes les polémiques, Zidane avait fini par hausser le ton début juillet.
"Je suis fatigué, avait-il reconnu. On dirait que tous les matchs que l'on gagne, c'est uniquement grâce aux arbitres. Il faut respecter ce que font les joueurs sur le terrain." Qu’il se rassure, l’histoire retiendra surtout qu’il en est désormais à onze trophées remportés depuis ses débuts comme entraîneur principal du Real en 2016. Son prochain objectif est déjà trouvé: en gagner un onzième en allant au bout en Ligue des champions. Il faudra pour cela commencer par sortir Manchester City en huitièmes (défaite 2-1 du Real à l’aller, retour le 7 août sur RMC Sport).
Votre opinion