Lyon-Nice : Ben Arfa, le retour de l’enfant prodige

L’OL reçoit Nice ce vendredi (20h30) en ouverture de la 34e journée de Ligue 1. Un match capital dans la course à la Ligue des champions mais qui marquera aussi le retour à Lyon d’Hatem Ben Arfa, qui a débuté sa carrière professionnelle dans le club rhodanien.
A chaque fois qu’il aura le ballon dans les pieds, les spectateurs du Parc OL sentiront un frisson passer dans leur dos. Car eux plus que quiconque connaissent son talent. Ce vendredi, Hatem Ben Arfa sera le joueur le plus scruté de ce Lyon-Nice, match d’ouverture de la 34e journée de Ligue 1. D’abord car l’international français est en pleine bourre, mais aussi car cette rencontre marquera son retour à Lyon, son club formateur, qu’il a rejoint en 2002. Une aventure achevée en 2008 et marquée par des hauts mais aussi quelques bas.
Jallet : « Il avait exactement les mêmes qualités »
A même pas 17 ans, Ben Arfa effectue son premier entraînement avec les professionnels, le 4 février 2004. En août de la même année, il joue son premier match pro… face à Nice. Grégory Coupet, gardien de l’OL de l’époque, se souvient d’avoir été marqué par le talent de son jeune coéquipier : « Les premiers souvenirs, ce sont ceux d’un garçon un peu plus frêle qu’il ne l’est maintenant mais par contre très véloce. Et puis voilà, cette qualité technique hors normes. Alors ce n’est pas par des grands enchaînements "façon Zizou", mais par cette capacité à aller très vite dans des tous petits périmètres. »
Désormais joueur de l’OL, Christophe Jallet se rappelle aussi avoir souffert face au Ben Arfa lyonnais lorsqu’il jouait contre lui. « C’est un joueur exceptionnel, déclare l’international français. C’est sûr que c’est un poison, c’est un danger. Je l’affrontais quand j’étais à Lorient et qu’il était à Lyon. Ce n’était pas tout à fait le même joueur. Mais il avait exactement les mêmes qualités. »
90 000 euros oubliés dans son casier
Au total, Ben Arfa jouera quatre saisons professionnelles à Lyon (92 matches, 12 buts), avant un départ mouvementé pour l’OM le 31 août 2008, contre 11,4 millions d’euros. Le temps d’étoffer son palmarès (quatre titres de champion et une Coupe de France), mais aussi de se forger une réputation d’enfant terrible. Lors de son départ pour Marseille, il avait par exemple oublié un chèque de 90 000 euros dans son casier… alors qu’il avait reproché à Jean-Michel Aulas de ne pas lui avoir versé quelques primes ! C’est finalement un intendant de l’OL qui a retrouvé ce chèque dans un casier et qui l’a remis à l’expert-comptable du joueur. Une bagarre dans les vestiaires avec Sébastien Squillaci avait aussi contribué à cette mauvaise image.
« Je pense qu’il était beaucoup moins posé et beaucoup plus volubile quand il était plus jeune, se souvient Grégory Coupet. À un moment donné, il était peut-être aussi un peu impatient. Mais il était super à l’écoute parce qu’en arrivant de l’INF Clairefontaine, il était demandeur de plein de choses sur la ville. Il était assez pote avec Anthony Réveillère puisqu’ils faisaient pas mal de voyages ensemble au départ. Il a noué des relations avec pleins de joueurs, comme n’importe quel jeune ». « Hatem n'était pas un garçon difficile à gérer contrairement à ce qui avait été dit », affirme de son côté Bruno Genesio, l’actuel coach de l’OL.
Son ancien agent : « Il était arrivé pratiquement à un stade de non-retour »
« Il a fait comme la phrase de Nelson Mandela : "je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends". Et Hatem a appris la patience, l’abnégation et la sociabilité du vestiaire, explique Frédéric Guerra, l’ancien agent de Ben Arfa. À mon avis oui, il a appris de ses erreurs. Il était arrivé pratiquement à un stade de non-retour. Et il a compris qu’il fallait faire le "canard". Il l’a fait, il s’est mis au boulot, il s’est affuté. Et puis son talent parle de lui-même. Au fond c’est vraiment un très gentil garçon, surprenant. Il a fait des frasques. La France l’a un peu catalogué mais à bien y regarder, c’est un grand enfant vraiment très gentil. Il n’a besoin que d’un ballon Hatem pour être heureux. » Si les Lyonnais veulent gagner ce vendredi, mieux vaut toutefois l’en priver…
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