Monaco: le Prince Albert II met la pression sur Rybolovlev

Dans un entretien accordé à Mediapart, le Prince Albert II de Monaco a mis la pression sur Dmitri Rybolovlev, propriétaire de l’AS Monaco, au cœur d’une grosse affaire judiciaire sur l’influence présumée qu’il aurait exercée auprès des politiques de la Principauté.
Le palais met la pression sur le propriétaire de l’AS Monaco. Le Prince Albert II a accordé une interview à Mediapart en réaction aux nouvelles révélations des Football Leaks mettant en exergue l’énorme influence de Dmitri Rybolovlev sur des élus locaux, dont l’ancien garde des Sceaux Philippe Narmino, l'ancien ministre de l'Intérieur Paul Masseron et trois hauts dirigeants policiers, récemment inculpés, comme Rybolovlev. S'il attend les conclusions de la justice, il invite déjà le milliardaire à prendre ses responsabilités et à quitter l'ASM s'il était déclaré coupable.
"Si tout cela était avéré, je pense qu'il se retirera de lui-même"
"Il y a des soupçons d’une certaine influence, a confié le Prince Albert II. Mais je pense qu’il faut laisser faire la justice jusqu'au bout. Si jamais tout cela était avéré, je pense qu'il se retirera de lui-même. Vous avez vu qu’il est déjà très en retrait par rapport à la marche du club. Il se tient bien sûr informé mais il est apparu quand même de moins en moins souvent au stade. Il est de moins en moins présent en principauté depuis quelque temps déjà."
"A moins que lui-même décide de mettre fin à sa présidence de l'AS Monaco..."
"Pour l'instant, il faut respecter la présomption d'innocence, à moins que lui-même décide de mettre fin à sa présidence de l'AS Monaco, a-t-il poursuivi. Mais pour l'instant on ne peut pas précipiter les choses."
Le Prince a évoqué la position de l’Etat monégasque, qui détient 33% des parts du club, dans l’avenir de l’ASM. La partie monégasque de l’actionnariat ne représente que 33 % (66 % pour l'oligarque à travers la société Monaco Sport Investment, ndlr). S’il y a revente du club, nous avons notre mot à dire. Pour la partie institutionnelle, je laisse faire la justice. Il n’y a aucune intervention de près ni de loin non seulement de ma part mais de la part du gouvernement. Ce qui se passe, c’est la preuve de l’indépendance de la justice. On tirera les enseignements à la fin de l’instruction."
La Principauté "aura son mot à dire" en cas de revente
Toutefois, "s'il y a revente du club, nous avons notre mot à dire", indique encore le dirigeant qui précise plus loin que "le football n'est pas, pour l'instant, une grande priorité". "Bien sûr cela peut se précipiter mais ce n'est pas la priorité des priorités, conclut-il. Il est évident que je garderai un oeil sur l'évolution de la situation et si le moment est favorable bien sûr que je serai très attentif aux repreneurs du club."
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