Monaco-LFP, le combat continue

Contraint par la Ligue de football professionnel de transférer son siège social sur le sol français avant juin 2014, pour une question d’équité fiscale, l’AS Monaco a vu son premier recours examiné ce jeudi par le Conseil d’Etat. Si aucune décision n’a été rendue, l’ASM a fait valoir ses arguments.
Le combat entre l’AS Monaco et la Ligue de football professionnel (LFP) a pris une nouvelle tournure ce jeudi. Si l’enceinte du Conseil d’Etat ne s’est pas transformée en ring, chaque camp a cherché à assommer son adversaire, à coups d’arguments bien sentis. Contraint par le Conseil d’administration de la LFP de déplacer son siège social en France d’ici au mois de juin 2014, le club de la Principauté avait saisi la plus haute juridiction administrative du pays pour examiner le premier des deux recours intentés, à savoir une procédure en référé qui vise à suspendre rapidement cette décision.
Du côté de l’ASM, l’accent a été mis sur les conséquences sportives, financières et administratives de cette décision, qui doit prendre effet le 1er juin 2014. « Ce calendrier a une influence sur les transferts. Depuis la décision du 21 mars, nous sommes bloqués, tous les transferts sont gelés, peste Tetiana Bersheda, membre du conseil d'administration. Nous avons perdu certains joueurs à cause de cette incertitude. De même pour nos sponsors, qui ne signeront pas des contrats de 11 mois. Ils nous disent qu'ils ne veulent pas s'engager car ils n'ont pas de certitudes. »
« Pauvre Monaco », ironise l’avocat de la LFP
Des plaintes qui ont fait sourire du côté de la Ligue, alors que Monaco s’est déjà montré très actif sur le marché des transferts, en engageant notamment Radamel Falcao (60M€), James Rodriguez (45M€) et Joao Moutinho (25M€). « Pauvre Monaco, a ironisé Me Barthélémy, avocat de la LFP. Des transferts de plus de 50 millions d'euros, ce n'est pas très courant en France. » Et d’ajouter : « Jusqu'à nouvel ordre, la Ligue n'a pas l'intention de transformer la nationalité de l'AS Monaco ! Il ne s'agit pas de cela, il s'agit seulement d'appliquer le code du sport. »
Autre point soulevé par l’ASM, le fait que la deadline pour déplacer son siège social soit fixée au 1er juin, alors que la saison ne sera pas officiellement terminée. « Le championnat est en danger car il y a des clubs qui pourraient contester l'homologation du résultat de Monaco car il n'aura pas été en conformité du 1er au 30 juin prochain », souligne d’ailleurs un avocat du club. L’ASM a d’ailleurs présenté, ce jeudi devant la DNCG, un budget qui ne tient pas compte de la décision de la LFP. « Ils n'ont qu'à limiter la masse salariale, lance Olga Dementyeva. Il y a des écarts de budget énormes entre les différents clubs du championnat de France et rien n'est fait pour lutter contre ça. »
Du côté de la Ligue, on assure que « Monaco jouera la saison 2013-2014 en Ligue 1 ». Quant à l’idée d’un éventuel boycott des matchs contre l’ASM, lancée par quelques clubs de l’élite, la LFP s’est montrée ferme : « Si ces clubs boycottaient l'AS Monaco, ils seraient soumis à des sanctions très fortes. Mais en tous cas, ce n'est pas d'actualité aujourd'hui ». Le jugement du Conseil d’Etat concernant une suspension devrait être connu dans les prochains jours. S’engagera ensuite une bataille de plusieurs mois pour une éventuelle annulation totale de la décision de la LFP.
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