OL: comme Genesio, ces entraîneurs n'ont pas été épargnés par Aulas

En annonçant le report de la décision concernant l'avenir de Bruno Genesio, Jean-Michel Aulas a opté mardi soir pour une communication surprenante. En premier lieu vis-à-vis de son entraîneur, qui n'est pas le premier à servir de pare-feu au président de l'OL.
Ni prolongé, ni viré. Alors qu’il devait être fixé sur son avenir mardi soir, Bruno Genesio a finalement vu Jean-Michel Aulas opter pour une pirouette. Après l’élimination des Gones en demi-finale de la Coupe de France, le président de l’OL a annoncé qu’aucune décision concernant son entraîneur ne serait prise avant la fin de la saison. "La prolongation n'est pas écartée, mais elle tiendra encore plus compte des résultats. Mais il peut aussi vouloir écouter d'autres propositions", a fait savoir Aulas, au cours d’une conférence de presse aussi lunaire que pesante.
A travers sa communication, le patron des Gones a donné l’impression que Genesio avait joué son avenir sur la demi-finale contre Rennes (perdue 3-2). De quoi surprendre. "La politique sportive du club, il l’a décidé à l’aune d’un résultat un mardi soir. Je suis Genesio, je me lève, je démissionne direct", a réagi Daniel Riolo dans l’After sur RMC. Pour Jérôme Rothen, membre de notre Dream Team, il s’agit même d’une "humiliation pour Genesio". S’il s’est souvent montré fidèle avec ses entraîneurs, Aulas ne les a pas toujours épargnés. Les contextes sont différents, mais le cas Genesio en rappelle d’autres. Exemples avec Alain Perrin, Claude Puel, Rémi Garde et Hubert Fournier.
"J'ai demandé à Alain Perrin d'expliquer ses choix"
Dès son arrivée chez les Gones en mai 2007, Alain Perrin hérite d'un surnom: "PPH", pour "Passera Pas l'Hiver". C’est finalement en juin 2008 qu’il prend la porte, malgré un double Ligue 1-Coupe de France. Critiqué par certains pour sa rigidité, Perrin n’aura pas été épargné par son président lors de son année à Lyon. En octobre 2007, après une défaite en Ligue des champions face aux Glasgow Rangers (3-0), Aulas avait ainsi lâché: "J'ai demandé à Alain Perrin d'expliquer ses choix pour mieux comprendre ce qui s'était passé. Le but est de se faire une idée objective pour remettre ensuite la mécanique en route." Aulas avait à nouveau pointé du doigt son entraîneur en avril 2008, après un nul concédé par l’OL à Rennes dans les arrêts de jeu (1-1): "Ce sont les entraîneurs qui décident, ils sont payés très cher pour prendre les bonnes décisions. J’ai mon avis et je le garde pour moi. Il faut analyser si la composition d’équipe était la bonne, si le système de jeu était le bon, si les joueurs sur le terrain ont fait le maximum."
La prolongation de Puel? "Pas la meilleure inspiration"
Successeur de Perrin, Claude Puel a sans doute été l’entraîneur de l’OL le plus contesté ces dernières années. Plus encore que Genesio. Pas épargné par les supporters, il a aussi dû affronter quelques tacles de son président. Au micro de Canal+, en avril 2011, deux mois avant la fin de l’aventure de Puel chez les Gones, Aulas avait notamment fait part de ses regrets d’avoir fait signer un contrat longue durée à son entraîneur. "On n'a peut-être pas eu la meilleure inspiration quand on a signé ce contrat de quatre ans avec Claude Puel." Aulas avait auparavant soutenu l’ancien coach de Monaco et Lille, même lorsque l’OL naviguait en bas de classement, tout en lui adressant parfois quelques reproches. "Pour le moment, on n’est pas encore dans le vrai, encore que, mais il faut laisser du temps au temps. Bien sûr, il faut aussi que Claude fasse des efforts dans la communication. Si des gens expriment leurs doutes avec récurrence, c’est sûrement parce qu’ils n’ont pas entendu le langage qu’il fallait. Il faut que tout le monde se remette en cause, les joueurs, Claude, moi-même", avait ainsi confié Aulas dans une interview à L’Equipe en septembre 2010.
Très clair avec Garde sur le mercato
Resté aux commandes de l’OL entre 2011 et 2014, Rémi Garde a vu peu son image écornée par des résultats décevants, lui qui bénéficiait d’un grand crédit auprès des supporters à son arrivée, grâce à son passé d’ancien joueur lyonnais. Mais même dans les périodes difficiles, Garde a pu compter à plusieurs reprises sur le soutien de son président. Sauf à l’été 2013 au sujet du mercato. Alors que l’entraîneur des Gones avait exprimé son souhait de voir ses dirigeants enrôler un latéral gauche ("On a Mouhamadou Dabo à gauche, mais on est un peu juste", avait-il indiqué au Progrès), Aulas s’était montré très clair sur Twitter. "Rémi vous a fait une demande? Moi pas! Nous avons Mamad (Dabo) et aussi Sam (Umtiti), c'est pas mal, non?", avait-il répondu sur Twitter à des supporters qui lui demandaient s’il comptait accepter la requête de Garde.
Un retweet pour critiquer Fournier
C’est souvent sur Twitter, son terrain de jeu favori, qu’Aulas envoie ses piques. En mars 2015, c’est en retweetant un message d'une fan de l’OL s’insurgeant du manque de temps de jeu de Yoann Gourcuff qu’il avait fait passer un message clair à Hubert Fournier, alors en place sur le banc lyonnais. "Fournier il a clairement craqué à mettre Gourcuff sur le banc, on ne peut pas se permettre de mettre notre meilleur joueur de côté", avait écrit cette supportrice. Réponse de Fournier: "Je l'ai lu, a réagi Fournier. Que l'on ait des divergences ou des discussions... Après, ce qui est malheureux, c'est de le mettre sur les réseaux sociaux. Ça fait partie de la communication du président. Je n'ai pas à entrer là-dedans. Il a le droit d'avoir son avis. Pour le moment, c'est encore moi qui décide." Dix mois plus tard, dans un entretien à Eurosport, Aulas avait plus directement mis la pression sur Fournier en expliquant qu’il n’hésiterait pas à lui montrer la sortie en cas de mauvais résultats: "Nous avons tout de même un entraîneur qui perd trois matches en une semaine et une équipe qui se délite."
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