Racisme dans le foot: 2020, la prise de conscience pour le début d'une nouvelle ère?

L’année écoulée a été marquée par une mobilisation sans précédent des acteurs du foot dans la lutte contre le racisme. Au-delà des habituelles campagnes de sensibilisation, des actions concrètes ont été menées ces derniers mois, en écho au mouvement Black Lives Matter aux États-Unis. Avec en point d’orgue, l’interruption de PSG-Basaksehir en Ligue des champions.
L’heure d’enlever les œillères. Et de ne plus faire semblant. Après des années de déni et de condamnations mollassonnes, le foot professionnel a décidé de prendre au sérieux le problème du racisme en 2020. Il aura fallu que les sportifs US montrent l’exemple, dans le sillon du mouvement Black Lives Matter, pour que les stars du ballon rond leur emboîtent le pas, en Europe notamment. Quatre ans après le genou à terre posé par Colin Kaepernick, un joueur de NFL, durant l’hymne américain. La mort de George Floyd lors d’un contrôle de police, en mai dernier à Minneapolis, a agi comme un électrochoc. Les images horribles de son agonie ont fait le tour de la planète.

Dans la foulée, les actions antiracisme se sont multipliées au sein des clubs de foot, dans les stades ou sur les réseaux. Beaucoup en Premier League ou en Bundesliga. Un peu moins en Ligue 1 ou en Liga. Avec des gestes, des brassards ou des t-shirts militants. De Marcus Thuram à Jadon Sancho, en passant par Kevin De Bruyne et Jérôme Boateng.
Paul Pogba a même opté pour une coupe de cheveux spéciale. Trent Alexander-Arnold a customisé ses crampons. Kylian Mbappé est monté au créneau pour réclamer du changement, à l’image de Zlatan Ibrahimovic, Patrice Evra ou Olivier Giroud. Comme une prise de conscience commune. Avec la volonté de dire stop. Une bonne fois pour toutes.

Le Graët recadré, PSG-Basaksehir en symbole
Noël Le Graët l’a appris à ses dépens. En estimant que le racisme n’existe "pas ou peu" dans le foot actuel, le président de la FFF a créé un véritable tollé à la rentrée. Au point de se faire recadrer par Roxana Maracineanu, la ministre des Sports. Une contestation nouvelle symbolisée par le match de Ligue des champions entre le PSG et Basaksehir, le 8 décembre dernier au Parc des Princes.

Ce soir-là, les joueurs des deux équipes ont décidé de quitter le terrain pour exprimer leur indignation après les propos du quatrième arbitre roumain, Sebastian Coletscu, qui a employé le mot "noir" pour désigner le Camerounais Pierre Webo, membre du staff de Basaksehir.
Sous l’impulsion de Demba Ba, Neymar et Mbappé, la rencontre a été interrompue, pour ne reprendre que le lendemain. Une grande première à ce niveau de compétition, salué aux quatre coins du globe. Peut-être le début (enfin) d’une nouvelle ère...
Alexandre JAQUIN
Rédacteur
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