Toulouse : pourquoi les jeunes formés au club cartonnent

Avant la réception de l'OL ce samedi (17h), Toulouse occupe la quatrième place de la Ligue 1. Un excellent début de saison rendu notamment possible grâce à la qualité des joueurs formés au club. Plongée au cœur d’une réussite qui ne doit rien au hasard.
23 ans et 93 jours. C’est la plus jeune moyenne d’âge pour une équipe d’un grand championnat européen. Celle du Toulouse Football Club. La réussite de l’actuel quatrième de Ligue 1 est donc en grande partie due à ses jeunes, qui depuis plus d’un an trustent les places de titulaires, et donc à son centre de formation. Actuellement, dix joueurs de l’effectif professionnel (Lafont, Yago, Sylla, Diop, Michelin, Amian, Akpa Akpro, Bodiger, Blin, Cafaro) jouent régulièrement et certains sont des titulaires indiscutables. Après la génération des Sissoko, M’Bengue, Capoue, Congré et Tabanou, le TFC a donc une nouvelle fois sorti une « fournée » de grande qualité.
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« Alain Casanova avait érigé un projet remarquable, il porte ses fruits, souligne Pascal Dupraz, qui invite régulièrement cinq à six éléments à s’entraîner avec les pros. Et donc mon rôle dans un club comme celui-ci, et c’est valable à mon avis dans tous les clubs, c’est de jeter un œil sur ce qui se fait en dessous parce qu’il y a de très, très bon jeunes. Mon rôle, c’est aussi de les lancer dès lors que mes collègues de la formation me disent qu’ils sont prêts à être lancés dans le grand bain, donc je le fais et j’ai aussi le beau rôle. Bon, j’ai quand même le courage de le faire, et surtout de les lancer en nombre important. »
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L'Athletic Bilbao, l'Ajax et l'OL comme exemples
Le centre de formation toulousain, où 120 personnes travaillent, dont 25 uniquement dans le staff sportif, a été classé troisième au rang national cette année, derrière ceux de l’OL et du PSG. Une récompense venue après une remise en question. En 2012, le club a réécrit son projet de formation et a su regarder ce qui se faisait ailleurs, pour notamment développer l’idée d’appartenance au club.
Les Toulousains ont visité et pris exemple sur l’Athletic Bilbao en terme d’identité du club, puisque plus de 60 % des jeunes du centre de formation viennent de la région Occitanie, mais aussi sur l’Ajax d’Amsterdam et, en France, sur… l’Olympique Lyonnais, avec lequel les rapports sont bons et les échanges réguliers. Les Toulousains ont donc su s’ouvrir et aller chercher des idées, tout en les annexant à leurs principes.
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Dupraz : « Le jeune Toulousain est un joueur éduqué »
« On a essayé de prendre les bonnes choses qui étaient compatibles avec notre identité, notre projet, nos moyens. Et à partir de là, on a essayé de mettre en place un projet global, explique Rémy Loret, directeur du centre de formation du TFC. L’idée, déjà, c’est de développer chez nous l’identité club. L’appartenance au club, c’est quelque chose de très important. C’est pour ça qu’on a, en 2012, réorganisé notre structure aussi bien à l’école de foot qu’en formation. »
Cette appartenance et cet attachement au club, Pascal Dupraz les retrouve et en profite au quotidien : « Je trouve que ça donne un élan de fraîcheur au groupe parce qu’ils ont un très bon comportement. Le jeune Toulousain est un joueur éduqué. Il a été éduqué par sa famille, il a souvent été peu déraciné parce que ce sont des jeunes joueurs qui viennent des environs, il a le TFC dans le cœur parce que ses éducateurs ont été suffisamment bienveillants pour qu’ils aiment le "Téf". Donc ceci donne, à l’entraîneur que je suis, des choix supplémentaires et ça me ravit. »
Sadran veut « des exemples en terme de citoyenneté »
Actuellement, 65 joueurs de 15 à 20 ans sont au centre de formation du TFC et rêvent de marcher sur les traces de Clément Michelin et Kevin Amian, les derniers de la vingtaine de joueurs à être passés professionnels lors des quatre dernières années. Mais pour eux, hors de question de négliger l’aspect scolaire. Une priorité pour le président Olivier Sadran.
« Depuis très longtemps, il veut des gens bien dans leur peau, avec des valeurs éducatives, et qui puissent à un moment donné être des exemples dans le football en terme de citoyenneté, détaille Rémy Loret. Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir des joueurs qui soient intelligents dans le jeu, qu’ils puissent avoir la notion de goût de l’effort, de dépassement de soi et en même temps, que ces jeunes-là puissent devenir de bons citoyens. Ça, c’est très important sur le plan éducatif. » Tout comme certaines coupes, les diplômes sont d’ailleurs accrochés au mur d’un centre de formation qui fait la fierté et la réussite de tout un club.
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