Victime du « kick and rush »

15 novembre 1972, les Français se déplacent à Dublin et s’inclinent (2-1) au terme d’un match très physique. Une défaite qui pèsera lourd lors du décompte final.
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L’équipe de France débarque pourtant à Dublin dans de bonnes dispositions. Vainqueurs de l’URSS (1-0) grâce à un coup-franc indirect de Georges Bereta, les Bleus ont entamé leur campagne de qualification pour
C’est hélas un mauvais film qui attend les Français. Le match a lieu à Dalymount Park, stade vétuste et mal éclairé, inauguré au début du siècle. 35 000 personnes se massent dans les tribunes pour assister à une démonstration de « kick and rush » des locaux, qui imposent un combat physique sans pitié à leurs adversaires. Incapables de répliquer, les coéquipiers de Jean-Michel Larqué, buteur d’un soir, s’inclinent logiquement mais non sans regrets.
Paul Newman en voisin
Cette défaite laissera des traces au moment du décompte final : les Bleus, tenus en échec au retour (1-1), termineront 3e et derniers de leur groupe. Ils laisseront la voie libre à l’URSS… du moins le croit-on. Opposés au Chili en barrage, les Soviétiques, tenus en échec 0-0 à l’aller, refuseront de jouer le match retour suite au coup d’Etat de Pinochet. Les Chiliens iront au Mondial. Les Français devront encore patienter quatre ans.
La fiche technique
A Dublin, Dalymount Park, le 15 novembre 1972
Qualification de
République d’Irlande-France : 2-1 (1-0)
Buts : Connoy (27e), Treacy (76e) pour l’Irlande ; Larqué (66e) pour
France : Carnus – Broisart, Quittet, Trésor, Rostagni – Huck, Adams, Larqué – H. Revelli, Loubet (Molitor, 63e), Bereta.
Arbitre : M. Rasmussen (Danemark)
35000 spectateurs
Le grand témoin
Jean-Michel Larqué : « On est tombé dans un traquenard »
« Au-delà de la défaite (2-1), le seul déplacement irlandais de ma carrière en équipe de France est tout sauf un bon souvenir. Nous étions tombés dans un traquenard. Le match s’était déroulé à Dalymount Park, le stade des Bohemians de Dublin. Eclairage indigne, vestiaires en bois… Des conditions d’un autre âge, même à l’époque. Sur le terrain, nous avions été agressés physiquement, sans relâche. Je me souviens notamment d’un milieu défensif (sans doute Eoin Hand, ndlr) qui chargeait violemment sur tous les corners notre gardien, Georges Carnus. Un vrai bûcheron ! En fait, nous aurions dû gagner ce match, mais nous ne sommes jamais parvenus à le jouer sur nos valeurs techniques et tactiques. Ce sont eux qui nous ont imposés ce combat. Tout était fait pour que l’on perde, même si j’avais égalisé d’une volée indirecte sur un centre de Molitor. Un but anecdotique. A la fin, ils nous l’avaient faite à l’anglo-saxonne, « Good game, thank you »… Très compliqué, vraiment. Ceci étant, le football français était en grande souffrance à l’époque. Les Bleus d’aujourd’hui ont d’autres armes pour faire face. Mais je persiste à penser que ce genre de football ne nous convient pas. Il n’y a qu’à voir les récents matchs contre l’Ecosse… »
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