Vieira, le feuilleton de l’Euro

Le capitaine des Bleus a plus fait parler de lui que tout autre joueur de l’équipe de France durant cet Euro. Une publicité dont ce dernier se serait bien passé et qui jette un froid sur le fonctionnement du groupe France.
Jouera, jouera pas ? Durant près de quinze jours, Patrick Vieira est devenu la star ou plutôt le sujet vendeur numéro un de la presse spécialisée française. Forcément, un capitaine de sélection blessé et probablement pas apte à défendre les couleurs de sa nation, ça intrigue et cela fait surtout vendre du papier. Certes. Mais au-delà de cet aspect purement médiatique, il y a comme une odeur de gros raté derrière le cas de Patrick Vieira.
Blessé tout au long de la saison avec l’Inter Milan, le capitaine des Bleus, qui entretient de bons rapports avec le sélectionneur, a toujours tenu ses engagements avec l’équipe de France, allant même jusqu’à reprendre en bleu… au lieu de se rétablir définitivement en club. Une attitude légitime au vu de la mentalité de compétiteur qu’a le joueur. Mais l’homme, lui, n’est pas éternel. Une déchirure à la cuisse a suffi pour mettre à terre le grand Pat.
Même Vieira a été dupé
Pour, finalement, les trois matches que son équipe était au moins assurée de disputer lors de cet Euro. Si
Visiblement, il n’y a pas qu’au joueur à qui on a essayé de faire passer des vessies pour des lanternes. Déterminé à communiquer le moins possible sur la blessure du capitaine de la sélection, le staff tricolore s’est mis tout seul dans la difficulté. Difficile aujourd’hui de ne pas penser que jamais le joueur n’aurait pu jouer ne serait-ce qu’une minute de la compétition. Délicat de ne pas se dire que ses brèves apparitions en match d’entraînement n’étaient que de simples leurres, là pour satisfaire une impatience nationale. Compliqué enfin de ne pas louer le choix de Donadoni, qui avait conservé Cannavaro dans le groupe mais pas en tant que joueur officiel de la compétition et se demander pourquoi Domenech ne l’a pas fait.
Voici autant de questions qu’il faudra bien résoudre un jour ou l’autre. Et cela, malgré le volte-face de Vieira concernant son staff médical. « Le fait de m'être entraîné a fait que la cicatrice n'a pas pu se faire. Le staff et moi on pensait qu'il y avait une possibilité de pouvoir jouer, mais malheureusement le match approchait et les douleurs étaient toujours là. » Un petit soutien qui ne suffira pas à masquer le camouflet. A ce niveau, les interrogations vont être difficiles à combler. La petite sortie d’Henry, blessé contre la Roumanie, sur le silence du staff médical avait, auparavant, suffi à maintenir pour un bon moment le feu du brasier. « Quoi, vous ne savez pas ce que j’ai ? On ne vous l’a pas dit ? ». Non, on ne nous a rien dit. Et bien là tout le nerf du problème.
Votre opinion