Doucara s’accroche à son rêve

Champion du monde de taekwondo en 2001, Mamedy Doucara (-80 kg) n’a pourtant jamais participé aux Jeux Olympiques. Une anomalie qu’il s’efforcera de rectifier ce dimanche à l’occasion du tournoi de qualification européen, qui se déroule actuellement à Kazan (Russie) et à condition qu'il termine sur le podium.
Sa vie est jalonnée d’objectifs. Souvent élevés, rarement inaboutis. Photographe de talent à ses heures perdues, Mamedy Doucara a rendossé depuis plusieurs semaines ses habits exclusifs de taekwondiste de classe mondiale. Avec pour idée obsessionnelle, sans contre-jour ni clair-obscur : la qualification olympique. Champion du monde de taekwondo en 2001, soit bien avant Gwladys Epangue et bien mieux que Pascal Gentil, qui ne l’a jamais été, Doucara n’a jamais eu le privilège de prendre part à la grand-messe quadriennale. « C’est un objectif auquel je m’accroche depuis 2004, raconte-t-il. Ca représente un peu l’aboutissement d’une carrière, médaille comprise, car vivre l’aventure olympique sans médaille, ça ne m’intéresse pas ! Mais je sais que j’en suis capable. Je m’accroche pour vivre mon rêve jusqu’au bout. »
A 30 ans, Doucara n’a plus qu’une chance pour décrocher le fameux sésame (non nominatif). Hors du coup lors du tournoi de qualification olympique disputé en août dernier à Londres, le Parisien bénéficie d’une session de rattrapage à l’occasion du tournoi de qualification européen, qui s’est ouvert depuis vendredi à Kazan (Russie). Et qui a déjà vu défiler deux autres Français, Pascal Gentil (+80 kg) et Marlène Harnois (-57kg). Un podium et le voyage à Londre lui tendrait les bras.
« Mon plus grand ennemi, ce sera moi-même »
« L’ambiance sera particulière car chacun viendra jouer sa place pour les Jeux, détaille-t-il. Il y aura une grosse tension dans les combats, les gars iront jusqu’au bout parce que les Jeux peuvent changer une vie, comme en Afghanistan, où une médaille peut avoir un réel impact social. » Sur les tapis, Doucara aura un très gros coup à jouer. A condition de ne pas se laisser envahir par cette pression parasite qui a la fâcheuse tendance de le tétaniser dans les moments clés. « Les adversaires, je les connais tous, martèle-t-il. Je les ai tous déjà battus au moins une fois. Mais il ne faut pas que je me laisse envahir par la pression. Si je me prends la tête, je vais être bloqué et je ne vais pas me libérer. Mon plus grand ennemi, ce sera donc moi-même. »
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