Le Président de la République avait insisté pour qu’elle vienne. Elle est venue. Elle a vu. Et ce qu’elle a vu ne l’a pas vaincu. Assia El’Hannouni, quadruple médaillée paralympique (deux médailles d’or et deux d’argent) à Pékin n’a pas été transcendée par sa visite de l’Elysée. Toujours aussi critique envers le gouvernement, l’athlète française a laissé parler son cœur. Quitte à égratigner quelques égos.
« Je suis déçue, mais pas étonnée. Je ne m’attendais à rien. Je sais que ce l’on m’avait dit c’était histoire de me faire venir en fait. Un peu comme lorsqu’on a un âne et qu’on l’attire avec une carotte. C’est un peu ça. Honnêtement, c’est un peu humiliant pour nous. On est là, on est debout, on a fait onze heures d’avion. C’est humiliant parce qu’il n’y a pas eu de discussion, il a fait son discours, il a dit ce qu’il avait à dire. Il y avait la presse… mais nous ? On était là… Honnêtement, je prends ça comme une humiliation ».
Visiblement très remontée contre le président de la République, Asia El’Hannouni n’a pas été franchement soutenue par le président de la Fédération Handisport, Gérard Masson. « Je pense qu’il (Nicolas Sarkozy, ndlr) a su passer un peu de temps avec tout le monde. Je ne sais pas si beaucoup d’athlètes sont repartis sans photo avec le président. Il n’y a jamais eu un seul président de la République qui est venu aux Jeux. Il faut être clair et honnête. Qu’Assia se soit exprimée tant mieux, qu’elle garde ses propos, ce sont les siens pas ceux de la Fédération. Je ne les dénigre pas… Je souhaiterais en tout cas qu’elle vienne nous donner un petit coup de main lorsque le président mettra en place l’organisation dont il nous a fait part aujourd’hui. C’est une fille intelligente ».
« C’est marrant, c’est la seule qui a dit ça. Mais c’est celle qui a gagné le plus d’argent, 140 000 euros puisque c’est le président de la République qui m’a demandé de mettre les primes au même niveau que les valides. Pour cela, elle pourrait le remercier. Ce qui est marrant, c’est que vous ne parlez que d’une personne qui n’est pas contente. Les 120 autres personnes sont contentes. Gérard Masson, David Smétanine…Tout le monde est heureux, on a passé deux heures extraordinaires, sauf elle. Elle fait ce que je qualifierais de caprices de star. Après, elle a le droit de faire ce qu’elle veut ».
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