Le ramadan à l’heure des Jeux Olympiques

Le jeûne musulman chevauche cette année les Jeux Olympiques. Une situation inédite pour beaucoup d’athlètes. Explications avec deux Français qui seront en lice à Londres, le judoka Sofiane Milous et le basketteur Yakhouba Diawara.
Les Jeux Olympiques de Londres commenceront le 27 juillet, c'est-à-dire sept jours après le début du ramadan. C’est la première fois depuis les JO de 1980 que les deux évènements se déroulent en même temps. La question est d’autant plus importante que le jeûne concerne près de 3 500 athlètes de confession musulmane présents au village olympique. « C’est une question qui revient beaucoup, reconnait le judoka français Sofiane Milous. Je pense que c’est à cause de l’évènement car le ramadan, c’est chaque année. » Qualifié pour les Jeux Olympiques de Londres, il a choisi ne pas faire le ramadan pendant la compétition.
« La religion est d’ordre personnel, on n’a pas besoin de s’exhiber ou de raconter ceci et cela. Je ne pense pas que ce soit un handicap, surtout qu’il existe plusieurs solutions, explique-t-il. On a la possibilité de rattraper les jours qu’on aurait manqués, pour ceux qui sont en voyage par exemple. On a jusqu’au prochain ramadan pour rattraper ces jours. » Avec l’interdiction de boire et de manger du lever au coucher du soleil pour les athlètes qui font le ramadan pendant les JO, le Comité international olympique a dû s’adapter. Les heures d’ouverture et de fermeture des restaurants du village olympique ont ainsi été modifiées.
Une décision personnelle
Yakhouba Diawara, joueur de l’équipe de France de basket, a lui décidé de respecter les dates du ramadan. Mais il ne s’inquiète pas du bon déroulement de son jeûne. « Pour les JO, je pense que c’est plus facile, comme les restaurants sont ouvert 24h/24, mais sinon dans l’ensemble, ça va bien se passer, se réjouit-il. On essaye de s’habituer, pendant les matches ça va être un peu difficile donc on verra. » Si cela peut paraître risqué pour des sportifs de haut-niveau, le judoka Sofiane Milous (-60kg), explique au contraire que cela peut rendre plus fort. « C’est sûr que c’est un jeûne et au niveau physique, c’est vrai que l’on s’affaiblit. Mais au niveau mental, on s’enrichit, cela nourrit l’esprit. On devient plus fort. »
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