Agnel s’offre un premier record du monde

Yannick Agnel a marqué les esprits ce jeudi à Angers en pulvérisant la référence du 400m (3’’32’’25) lors des championnats de France en petit bassin. A 20 ans, le double champion olympique décroche son premier record du monde. Impressionnant.
Le bassin d’Angers s’en souviendra longtemps. Ce jeudi 15 novembre, il a vu passer une torpille coiffée d’un bonnet de bain. Du haut de son double-mètre, Yannick Agnel a profité de l’ouverture des championnats de France en petit bassin pour frapper un grand coup. Sous les yeux d’un public aux anges, le nageur de 20 ans, époustouflant, s’est offert le record du monde du 400m nage libre en 3’’32’’25. De quoi martyriser ses concurrents et rayer des tablettes les 3’’32’’77 de Paul Biedermann. Une marque que l’Allemand avait établi à en 2009 à Berlin alors qu’il était équipé d’une des très décriées combinaisons en polyuréthane !
« Ça faisait deux ans que je n’avais pas fait un 400 m à une certaine allure, sourit le prodige, auteur du premier record du monde de sa carrière. Au départ, je n’étais pas parti pour accrocher un record du monde. Je me disais : "Ne serait-ce que gagner, ce serait quand même pas mal !" J’ai eu une semaine d’entraînement assez longue. Et puis je me suis dit : "Tant pis, j’ai envie de m’amuser J’ai envie d’essayer de m’exprimer au maximum." Je suis heureux du résultat ». Un résultat qui place un peu plus Agnel parmi les meilleurs nageurs de la planète.
« Si je réalise ? Bien sûr que non »
« Si je réalise ? Non, bien sûr que non, glisse-t-il. C’est comme pour les titres olympiques, je vous dirai ça dans quelques semaines, dans quelques mois ». D’ici là, le Niçois aura sans doute secoué pas mal de piscines et affoler d’autres chronos. Double champion olympique en grand bassin (200m nage libre et 4x100m nage libre), il s’était déjà baladé cet été à Londres. A 20 ans, sa marge de progression semble colossale. Mais ses performances n’étonnent pas ses proches.
« Ça ne me surprend pas de sa part, assure Camille Muffat, sa partenaire d’entraînement, titrée ce jeudi sur 100m nage libre. Ce n’est pas un coup de poker. Je savais qu’il en était capable. Lui aussi. Il n’était pas là pour faire un podium. S’il a choisi de s’aligner sur 400m, c’est parce qu’il avait envie de nager très vite. Sinon, il ne l’aurait pas fait. Je le connais. Après, il fallait les faire les 3’’32 ! » C’est sûr. Mais ce genre de challenge ne fait pas peur à Agnel. Bien au contraire. A huit mois des championnats du monde en grand bassin, qui se dérouleront à Barcelone du 19 juillet au 4 août, l’élève de Fabrice Pellerin est lancé. A pleine vitesse. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
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