Balmy refait surface

Sacrée vice-championne d’Europe du 800m ce jeudi à Debrecen (Hongrie), Coralie Balmy renoue avec son brillant passé après plusieurs mois de doute. Elle récolte surtout les premiers fruits de sa nouvelle collaboration avec Franck Esposito.
« Coralie me fait penser à un chat sauvage qu’il faut savoir apprivoiser ». Sous ses traits doux voire angéliques se cache en réalité une sacrée femme de caractère. « Ca tombe bien, moi aussi ! », glisse Franck Esposito, l’ancien roi du papillon. Appelé à la rescousse en janvier 2011 pour entraîner la Martiniquaise qui, avant un intérim assuré par Denis Auguin (l’entraîneur de son compagnon, Alain Bernard), venait de se séparer de son coach de toujours à Toulouse, Frédéric Barale, « Espo » ne regrette rien. « Même si elle n’est pas simple à gérer, souligne-t-il, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et avec qui j’ai de grandes ambitions en vue des Jeux Olympiques ».
L’objectif ? Faire au moins une finale à Londres. Un challenge plus qu’envisageable pour une nageuse qui dispose d’un large éventail de « compétences », elle qui sera engagée aux JO sur 400m, 800m et avec le 4x200m. A 24 ans, l’Antillaise démarre presque une seconde carrière, après un passage à vide qui a vu le jour au lendemain de la fin des combinaisons en polyuréthane. Après leur interdiction, « Coco » a en effet éprouvé les pires difficultés à rester à son meilleur niveau. « Les 6 premiers mois ont été difficiles parce qu’il fallait un peu la laisser récupérer, explique Franck Esposito. Il lui fallait le temps de digérer tous ces entraînements et le fait d’avoir quitté son ancien coach. Passer à autre chose ne se fait comme ça du jour au lendemain. On a bien remis le couvert depuis septembre (2011, ndlr) et depuis, ça a l’air de bien se passé. »
Esposito : « Coralie est plus souriante »
« C’est une fille qui se dépense énormément, poursuit le directeur sportif du cercle des nageurs d’Antibes. Même si elle donne l’impression d’être nonchalante sur sa façon d’être, une fois dans l’eau, elle est prête à tout ». Et c’est justement cet investissement qui permet à ces deux personnages fort en caractère de maintenir une entente cordiale. « C’est vrai que parfois ça pète entre nous. Mais elle veut arriver au top et moi je souhaite l’aider à avoir les meilleurs résultats possibles. Donc ça fonctionne. »
La Française semble être à nouveau prête à s’asseoir à la table des grands. Comme le confirme, ce jeudi, sa médaille d’argent sur 800m. Cette table, Coralie s’y était déjà assise en 2008. Lorsqu’elle a été sacrée championne d’Europe avec le relais 4x200m et vice-championne d’Europe du 400m nage libre. « Je suis très heureux quand je la vois au bord du bassin sourire et plaisanter. Ca change d’il y a quelque temps où elle était assez fermée et dur. Elle s’ouvre plus. Elle a confiance maintenant », disait d’elle Franck Esposito avant la course de ce jeudi. Coralie Balmy a eu au moins le mérite de ne pas faire mentir son entraîneur.
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