Bernard : « Une revanche sur moi-même »

Sacré vice-champion d’Europe du 100m ce vendredi à Debrecen alors qu’on le croyait sur le déclin, Alain Bernard a créé une énorme sensation. Le champion olympique savoure cette dernière réussite sur sa distance fétiche.
Alain, que ressentez-vous après cette médaille d’argent ?
Aujourd’hui, les sensations étaient bien meilleures qu’hier. Allez savoir pourquoi, je n’en sais rien. Sûrement parce que c’était la dernière. Dans l’eau ça allait bien, dans ma tête ça allait bien. J’étais plutôt confiant. Peut-être que si les autres avaient tous nagé à leur vrai niveau, je ne serais pas sur le podium. Mais avec des « si », on refait le monde. Une finale reste une finale, il peut se passer énormément de choses. Je me suis forcé à ne pas regarder les autres, surtout sur le retour. Je fermais les yeux quand je respirais car je ne voulais pas les voir. Les derniers mètres ont été très durs mais c’est une belle médaille à l’arrivée. Je suis vraiment très content. Il fallait y croire et il fallait oser. Il fallait beaucoup de culot pour tenter un coup d’esbroufe comme ça.
Hier, vous aviez tout de même annoncé que vous alliez faire une belle performance.
Oui, mais c’était plus une revanche sur moi-même et mon tempérament de ne jamais rien lâcher, dans les bons comme dans les mauvais moments. C’est d’autant plus dur de ne pas lâcher dans les mauvais moments car quand on n’est pas bien dans l’eau, on se pose plein de questions.
C’est votre 8e médaille internationale depuis 2008, un véritable exploit !
Vous tenez mieux les comptes que moi et Denis (Denis Auguin, son entraîneur, ndlr). C’est rare que je fasse une compétition internationale sans revenir avec une médaille. J’en ai pris l’habitude et j’espère garder cette habitude jusqu’au bout. Surtout aux Jeux.
Cette médaille a-t-elle une saveur particulière ?
Oui, je pense. Je ne m’en rends pas compte. J’essaye de rester dans la compétition car il me reste le 50m samedi. Mais c’est vraiment bon signe pour la suite et pour la fin de saison.
Comment vous êtes-vous motivé dans la chambre d’appel ?
Je me suis dit : « Regarde autour de toi, à gauche, à droite, en haut, par terre, tes amis, tes ennemis et garde un maximum d’images. » C’est ce que m’a conseillé Coco (Coralie Balmy, sa compagne, ndlr). Elle m’a dit de bien apprécier ces moments. Je la remercie.
Etes-vous fier de terminer de cette façon sur le 100m ?
Oui, je suis très fier. Qu’importe l’issue, j’aurai tout donné. Mais quand on est récompensé, c’est beaucoup plus agréable.
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