Bousquet : « Je ne me sens pas usé »

Silencieux depuis les JO pour lesquels il ne s’était pas qualifié, le Marseillais s’est longuement confié à l’occasion du meeting de Compiègne. Sur ses ambitions, mais aussi sur Laure et Florent Manaudou, sa compagne et son beau-frère…
Frédérick, comment avez-vous vécu les JO ?
Difficilement. On ne peut pas être bien dans ces moments-là. Mais entre la victoire sur le 4x100m le premier jour des épreuves de natation, et celle de Flo (ndlr : Florent Manaudou sur 50m) l’avant-dernier jour, la réussite des Français a atténué mon désespoir personnel de ne pas participer aux Jeux.
Avez-vous souffert pour votre compagne, Laure Manaudou, très décevante à Londres ?
Disons que je n’ai pas été trop surpris. On savait dans quoi elle s’était embarquée il y a deux ans. Elle savait qu’elle partait de très loin. Elle a atteint un très bon niveau lors des championnats de France, mais l’écart avec le niveau mondial est encore important. Elle s’en est rendu compte. Elle a fait ce qu’elle a pu. En tout cas je ne suis pas malheureux pour elle. Elle a vécu ces JO d’une belle manière. Elle en a profité. Elle aussi participé à la réussite de son frère.
Avez-vous toujours envie de poursuivre votre carrière pour les deux prochaines saisons ?
Oui. Depuis que j’ai repris avec le Cercle des nageurs de Marseille il y a un mois, je vois les deux prochaines saisons avec un grand soleil. Je me suis demandé si je pouvais toujours être compétitif, notamment par rapport aux plus jeunes. D’après les informations qu’on a eues ces trois dernières semaines, il y a de l’espoir.
Vous vous entraînez quotidiennement avec Florent Manaudou qui a changé de statut depuis les JO…
Il est juste devenu la référence (rires) ! Ça se passe super bien. Je dois juste faire attention à ne pas trop me focaliser sur lui. C’est un athlète hors-norme qui a une facilité déconcertante à faire tout ce qu’il entreprend dans le domaine athlétique. Si on passe trop de temps à l’observer, un certain découragement peut arriver.
« Si elle ne continue pas, Laure me préparera des bons petits plats »
Comment avez-vous vécu sa course sur 50m ?
J’aidais ma mère à déménager en Espagne. On sortait d’une journée de folie au milieu des cartons. Au moment où on s’est posé pour manger, le préparateur physique à Marseille, Patrick L’Hopitalier, m’a envoyé : « Ton beau-frère a été énorme. » J’ai compris. Après mon téléphone a explosé. En rentrant à la maison, j’ai pu voir la course. C’est juste fantastique.
Que conseillez-vous à Laure qui s’interroge sur l’arrêt de sa carrière ?
Je lui dis : ‘’Tu as toujours fait ce que tu avais envie de faire sans forcément écouter les autres. Ça t’a réussi et tu as été en paix avec toi-même. Alors continue.’’ On s’organisera selon sa décision. Si elle ne continue pas, elle me préparera des bons petits plats (rires).
A 31 ans, vous faites partie des doyens, notamment en équipe de France…
Cette équipe de France, je ne l’ai pas encore retrouvée. Ça va faire un peu bizarre de se retrouver aux championnats d’Europe à Chartres. Chacun prend la direction qu’il souhaite. J’ai encore plusieurs points sur lesquels je souhaite progresser. Je prends encore beaucoup de plaisir. Je ne me sens pas usé. Le fait d’avoir commencé à nager sur le tard, à 14 ans, m’apporte peut-être un peu de fraîcheur. Mes rêves ? Ils sont simples, c’est valider en compétition le travail effectué à l’entraînement. Et pourquoi pas se tirer la bourre avec Cesar (Cielo) ou Florent (Manaudou) ?
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