Bousquet lâche la famille Manaudou

Si Laure et Florent Manaudou se sont qualifiés pour les JO, Fred Bousquet, le compagnon de la championne olympique, a échoué en ne prenant que la quatrième place du 50m ce samedi à Dunkerque.
Terrible. Pour les nerfs, les émotions, les attitudes. En une poignée de secondes, le temps d’un 50m nage libre à l’intensité dramatique, la famille Manaudou ne savait plus que penser. Laure devait-elle se réjouir de voir son petit frère Florent l’accompagner à Londres ? Un pari, un espoir fou que tous les deux entretenaient depuis le sacre de l’aînée à Athènes en 2004. Mais comment pouvait-elle être heureuse pour lui et en même temps pleurer l’absence à Londres de son compagnon Fred Bousquet, seulement quatrième du 50m ? La foule de sentiments qui assaillait le couple d’Auburn et le clan marseillais, avec les adieux de l’Antibois et ex-Marseillais Alain Bernard en parallèle, rendait l’atmosphère extrêmement particulière à Dunkerque ce samedi soir.
Comme sa sœur, Florent Manaudou, deuxième du 50m derrière l’incroyable Amaury Leveaux, était perdu au bord du bassin. « C’est assez dur à avaler, explique-t-il. C’est un peu un ascenseur émotionnel. C’est la loi du sport, malheureusement. Ça aurait pu être le contraire. Je n’arrive pas à laisser exploser ma joie. » A Londres, Laure aura une épaule sur laquelle s’appuyer. La sienne. « Mais Fred va être très présent dans sa tête pendant ses JO parce qu’on l’avait rajouté à ce rêve », regrette si fortement le plus jeune membre de la tribu. « Ça va être très difficile pour elle », estime Florent. Son chéri, papa de la petite Manon et pilier de sa reconstruction après le cauchemar de Pékin, Laure Manaudou n’est pas allée le voir tout de suite après l’échec. Elle voulait éviter la mésaventure qui était arrivée à Coralie Balmy l’année dernière, quand Alain Bernard l’avait repoussée dans la même situation. Elle ne l’a donc rejoint qu’après son passage dans le bassin de récupération. Et a annulé le seul plateau télé qui était à son agenda ce samedi soir.
Bousquet : « J’ai envie de crever »
Du soutien, Fred Bousquet en a aussi reçu d’Alain Bernard. Un champion olympique du 100m lui-même en fin de course, qui prit le temps de s’accroupir devant son pote pour le consoler. « Il y a pas mal de choses qui se mélangent, confie un peu plus tard, la voix lourde, Fred Bousquet. Il y a forcément de la déception. Mais voilà, c’est la loi du sport. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour moi ce soir. Mais ce n’est pas moi, quoi. Je ne comprends pas. J’ai envie de crever là. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai envie de crever. 22’’05 ce n’est pas moi. Je suis déçu de moi-même. » Et comme une sélection pour le relais 4x100m est très improbable, la carrière du Catalan de naissance, qui fêtera ses 31 ans dans deux semaines, paraît dans l’impasse. « J’aspirais à autre chose qu’à m’arrêter sur une finale de championnat de France, reconnait-il. Je vais faire le point. » Exactement ce dont tout le monde avait besoin samedi soir à Dunkerque.
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