Dunkerque, une piscine qui fait des vagues

Habituée à accueillir les Championnats de France qualificatifs pour les JO, la piscine Paul-Asseman de Dunkerque sera encore sous le feu des projecteurs dès dimanche. Mais en dépit de gros efforts, des voix s’élèvent contre ce choix.
Comme en 1988, 1992, 1996, 2004 et 2008, toutes années olympiques, les Championnats de France de natation qualificatifs pour les JO 2012 de Londres se déroulent une fois encore à Dunkerque. Il y a quatre ans, avant de rejoindre Pékin, la crème des nageurs tricolores s’était affrontée dans une piscine ornée de fresques rappelant la Chine. Ce dimanche, ce sont notamment des cabines téléphoniques londoniennes qui ont été installées derrière les plots, avec le Tower bridge en toile de fond.
Pour l’événement, et avant d’accueillir le stage terminal de l’équipe de France qui précèdera le départ pour la capitale anglaise, la piscine Paul-Asseman a fait peau neuve. Le budget a été doublé, flirtant désormais avec la barre des 1 M€. Le bassin de récupération qui ressemblait plus à une pataugeoire a été totalement refait. Les installations pour les médias qui se sont accrédités en masse ont été nettement améliorées. En clair, de gros efforts ont été fournis pour accueillir ces Championnats de France. « On râle toujours, nous, les nageurs quand on vient à Dunkerque parce que c’est loin et que la piscine n’est pas très grande, souligne Laure Manaudou. Mais là, la fédération et la ville de Dunkerque ont fait en sorte que l’on soit bien accueilli. La décoration est superbe, elle nous met bien dans l’ambiance des JO. On a vraiment l’impression d’être à Londres et ça nous motive pour faire les minima. »
Pellerin : « Plus au Bataclan qu’au Stade de France ! »
Si la piscine Paul-Asseman reçoit aujourd’hui les louanges de l’ex-reine des bassins, elle n’a pas toujours fait l’unanimité. L’espace y est notamment très limité. « On va dire que nous sommes dans un rapport intime avec le public et les adversaires, ironise Fabrice Pellerin, entraîneur de Yannick Agnel et Camille Muffat. On est plus au Bataclan qu’au Stade de France ! Ce rapport exigu va quand même assuré le spectacle. » Il donne, en revanche, de solides arguments aux détracteurs du bassin dunkerquois. A commencer par Philippe Jamet, président de Montpellier Natation, candidat pour organiser ces Championnats de France dans le superbe bassin d’Antigone. « Pour 99% des personnes que l’on croise, Montpellier était plus adapté pour accueillir ces Championnats de France, déplore l’intéressé. Nous sommes un peu perplexes. » Une explication ? « L’antériorité de la demande de Dunkerque. Nous avions fait notre demande trois ans auparavant. Du coup, nous nous sommes porté candidats pour 2016, 2020 et 2024… »
Si les dents grincent autant, c’est aussi parce que Dunkerque n’est autre que la ville de Francis Luyce, le président de la Fédération française de natation. Or depuis 1988, les championnats qualificatifs pour les Jeux ont toujours eu lieu à Dunkerque, à l’exception de 2000. Une ficelle trop grosse et bien trop louche ? « Dunkerque a été choisi à l’unanimité par le comité directeur de la FFN. Pas par le président, se défend Francis Luyce. Nous avons déjà fait nos preuves. Tout le monde sait qu’il s’agit d’un bassin fétiche pour la natation française. Nous l’avons déjà démontré en 2004 et 2008. Je n’ai pas de leçon à recevoir. » Nagez, il n’y a plus rien à voir !
Votre opinion