F. Manaudou : « Laure y est pour quelque chose »

Encore loin de réaliser la portée de sa performance, Florent Manaudou savoure son titre olympique sur 50 m nage libre. Un sacre qu’il attribue à son grand frère Nicolas, son ancien entraîneur, mais surtout à sa sœur, en larmes après son sacre.
Florent Manaudou, champion olympique, ça sonne bien, non ?
Ça sonne pas mal, en effet. Je suis le deuxième Manaudou à être sacré. Ça doit être rare dans l’histoire du sport. Je suis pressé de voir ma sœur, mes coachs et ma famille. Je pense que mes parents sont très fiers de nous. On arrive à la consécration ultime. C’est juste extraordinaire pour mes parents d’avoir un fils et une fille champions olympiques.
Vous êtes champion olympique du 50 m nage libre et vous restez d’un calme … olympien !
Je ne me rends pas encore compte de ce que j’ai fait. J’ai un peu plus réalisé avec le podium. Ça va venir petit à petit. Je ne suis même pas champion de France et je deviens champion olympique… J’étais peut-être plus ému de voir ma sœur sur la plus haute marche du podium, il y a huit ans. Mais je suis très satisfait de moi. C’est incroyable ce qui m’arrive. Je savais que je pouvais nager vite mais je ne pensais pas à ce niveau.
Pensiez-vous que c’était possible de gagner aujourd’hui ?
Oui, bien sûr. Autrement, je n’aurais pas nagé aussi vite et je n’aurais pas gagné la course. Sur un 50 m, tous les nageurs peuvent gagner. J’ai prouvé que même à la ligne 7, on pouvait triompher.
On vous a vu enlacer votre sœur. Que vous a-t-elle dit ?
Qu’elle était très fière de moi. On n’a pas échangé beaucoup de mots. C’était émouvant. Vous savez, les mots, ce n’étaient pas le plus important. On s’est compris. Elle a cru en moi jusqu’au bout. C’était très important pour moi d’avoir ma sœur, mes parents, tout un groupe, Marseille et l’équipe de France derrière moi, qui m’a poussé dans mes derniers retranchements. Ce n’est pas une course qui fait mal mais il faut avoir le mental pour la faire.
« Une médaille d’argent, ça faisait un petit peu tache »
Les succès de Camille Muffat et de Yannick Agnel vous ont boosté ?
Je suis venu deux fois seulement pour les finales pour ne pas perdre trop d’influx nerveux. J’ai vu la victoire de Camille (Muffat, ndlr), celle de Yannick (Agnel). Ça m’a peut-être un peu donné des ailes. Je me suis dit qu’une médaille d’argent, ça faisait un petit peu tache dans cette équipe de France. Je voulais gagner cette course et j’ai réussi.
Ce succès, c’est un peu une forme de passage de témoin entre votre sœur et vous.
Oui, sûrement. Elle a nagé très vite de 2004 à 2007. Après, ça a été plus difficile. Changements de coachs, etc… Elle n’a pas fait de supers Jeux Olympiques. Elle était là pour moi tout au long des épreuves pour me briefer et me dire comment vivre une finale olympique. Je pense qu’elle y est un peu pour quelque chose.
Cette médaille, à qui avez-vous envie de la dédier ?
Mon frère, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup aidé. « Nico, je te remercie de m’avoir poussé jusque-là, de m’avoir pris au plus bas, de m’avoir qualifié aux Championnats du monde, même si je suis parti un peu précipitamment. » C’est juste énorme ce qui m’arrive.
Ce titre doit vous donner d’autres objectifs, non ?
Oui, ça me donne des envies. Je pense que je ne vais pas faire toute ma carrière sur 50 libre. C’est une nouvelle histoire qui va s’écrire pour les quatre prochaines années. Je reviendrai peut-être un peu sur le papillon mais c’est sûr que je ne ferais pas dix ans de 50 libre. Ça deviendrait lassant à la longue.
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